L’eau coule à flots dans... la rue !
Le gaspillage de l’eau continue dans une indifférence totale dans la wilaya de Bouira. A l’heure où les pouvoirs publics appellent la population à une bonne utilisation de la ressource, et ce, pour éviter des situations «dramatiques» et difficilement gérables en raison de l’épuisement des réserves existantes, les responsables du secteur hydraulique ont la tête ailleurs. En effet, des milliers de mètres cubes d’eau potable provenant d’un important réservoir, situé près du quartier Aïn Graouche du chef-lieu de wilaya, se perdent dans la nature au vu et au su de tous. Ce spectacle désolant a fait réagir des citoyens dénonçant l’attitude incompréhensible des responsables du secteur, notamment de l’Algérienne des eaux (ADE), qui peine à réparer cette panne due, selon des informations, à une coupure récurrente de l’énergie électrique. «C’est désolant. L’eau arrive rarement dans les robinets des milliers de citoyens et l’ADE n’arrive pas à réparer une panne», a-t-on constaté. Dans un récent bilan établi par les services hydrauliques de la wilaya quant à la situation des trois barrages alimentant des populations de six wilayas du pays, tout en qualifiant la quantité restante de volume de «survie» et inquiétante, les barrages de Koudiat Acerdoune, Tilesdit et Oued Lakehal sont presque à sec. La semaine écoulée, des habitants de plusieurs quartiers de la ville de Sour El Ghozlane, sud de Bouira, sont descendus dans la rue protestant contre la pénurie d’eau. Le liquide arrive rarement. Le rationnement de l’eau potable est obligatoire en cette période marquée par l’épuisement des réserves, mais les défaillances répétitives constatées dans la gestion de cette ressource doivent être aussi sanctionnées.