El Watan (Algeria)

La junte tue 25 personnes dans un village

- R. I.

Les forces de sécurité birmanes ont tué au moins 25 personnes vendredi lors d’une altercatio­n avec des opposants à la junte militaire à Depayin, un village de la région de Sagaing, situé à 300 kilomètres au nord de la capitale Naypyidaw, ont rapporté hier un résident de ce village et des médias, relayés par l’agence Reuters.

Selon un média contrôlé par la junte, des «terroriste­s armés» ont pris en embuscade des militaires qui patrouilla­ient dans le village, tuant l’un d’entre eux et blessant six autres. Il est précisé que les attaquants se sont retirés face à la riposte des forces de sécurité.

Un habitant de Depayin, qui n’a pas souhaité être identifié, a expliqué que quatre fourgons militaires ont déposé des soldats dans le village, tôt dans la journée de vendredi. Selon lui, des jeunes des Forces de défense du peuple, un groupe d’opposition combattant, se sont rassemblés pour s’opposer à la junte. Cependant, ils ne disposaien­t que d’armes de fortune et ont été repoussés par les forces de sécurité, a précisé ce résident. Au total, 25 corps ont été retrouvés après les combats, a-t-il ajouté.

Les services birmans de la BBC et le média Than Lwin Khet News ont rapporté sur leurs sites des témoignage­s similaires. Le groupe des Forces de défense du peuple du village a indiqué sur sa page Facebook que 18 de ses membres ont été tués et que 11 autres étaient blessées. La Birmanie est plongée dans le chaos depuis le coup d’Etat du 1er février, qui a suivi l’élection démocratiq­ue d’Aung San Suu Kyi.

Les Forces de défense du peuple ont été fondées par des figures de l’opposition, certaines liées au gouverneme­nt d’unité nationale, un gouverneme­nt créé par des parlementa­ires élus démocratiq­uement en novembre 2020 en réponse à la prise de pouvoir de l’armée.

Les violences survenues depuis le coup d’Etat ont poussé 230 000 personnes à l’exil, selon les Nations unies. Elle estime également que plus de 880 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le changement de gouverneme­nt et que plus de 5200 personnes sont détenues. Les autorités militaires démentent ces chiffres mais n’ont pas fourni d’estimation. L’armée estime que son arrivée au pouvoir est conforme à la Constituti­on et dit être intervenue par la force suite à une fraude électorale du parti d’Aung San Suu Kyi lors du scrutin de novembre dernier, une accusation rejetée par la commission électorale de l’époque et par les observateu­rs internatio­naux.

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