Le rebond
Le rebond de la pandémie de coronavirus prend de l’ampleur à travers tout le pays. Des alertes parviennent des hôpitaux publics. Le nombre de contaminés qui affluent vers ces structures de soins replonge le corps médical dans l’angoisse de ne pouvoir assurer une prise en charge médicale adéquate. Un tel revirement de situation est différemment interprété. Si la responsabilité du citoyen est souvent mise en avant à cause de son comportement peu respectueux des simples règles préventives, il se trouve que des critiques acerbes sont aussi portées par des spécialistes à la gestion de la pandémie par les pouvoirs publics et plus précisément par le ministère de la Santé. A ce dernier, il est reproché son manque de pertinence dans l’acquisition du vaccin anti-Covid. Cette défaillance explique l’énorme retard enregistré dans la campagne vaccinale. La réticence d’une partie de la population à s’immuniser, si tel est bien le cas, contre la maladie, aggrave davantage le tableau clinique en vigueur dans le pays. Depuis peu, des chapiteaux sont dressés sur les places publiques pour tenter de compenser la faillite de la plateforme numérique et les inscriptions volontaires initiées au tout début de l’opération de vaccination. Les tergiversations des pouvoirs publics, empêtrés dans des tentatives infructueuses d’acquisition du vaccin disputé à l’échelle planétaire, ont donné lieu à des spéculations teintées, un tant soit peu, d’un raisonnement se voulant scientifique. La structure de la population algérienne dominée par un fort taux de jeunesse ajoutée au climat chaud que connaît le pays tendent à crédibiliser et surtout à précipiter une immunité collective tant désirée. S’en sont suivies des annonces fantaisistes faisant état de l’arrivage dans l’immédiat de quantités énormes de vaccin. Souvent des démentis emboîtant le pas à ces spéculations préméditées viennent contrarier l’espoir suscité au sein de la population. Les contraintes économiques et sociales, dont les répercussions dramatiques ne peuvent être supportées plus longtemps, ont imposé alors un assouplissement conséquent dans la stratégie de lutte contre le virus et ses nombreux mutants. L’ensemble de ces carences et contraintes a fait, malheureusement, le lit de l’inquiétant rebond des contaminations. D’ores et déjà, les hôpitaux affichent complet. Les rares admissions possibles se limiteront aux seuls cas graves. N’empêche qu’à ce stade, plusieurs services sont appelés à se consacrer au seul suivi des malades de la Covid. Autrement dit, des milliers de patients seront mis en attente au péril de leur vie. L’entame de la saison estivale met tous les feux au rouge. La ruée vers les plages, les célébrations de mariages et accessoirement la fête religieuse sont autant d’accélérateurs de la propagation des contaminations. Certaines voix appellent déjà de leur voeu à un nouveau reconfinement. Les risques que fait planer le variant Delta (indien) laissent sceptiques les scientifiques sur la suite des événements. Si la vaccination protège des formes graves de la maladie et concourt à contrecarrer les mutations, il n’en demeure pas moins que le respect des gestes barrières reste le moyen simple mais efficace contre cette pandémie qui risque de s’installer dans le temps.