El Watan (Algeria)

Un homme condamné à mort pour un féminicide qui a choqué le Koweït

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Un tribunal pénal du Koweït a condamné à mort un homme pour le meurtre d’une jeune femme qui avait déposé plusieurs plaintes pour harcèlemen­t contre lui, un drame qui a bouleversé ce pays du Golfe conservate­ur, a annoncé hier l’avocat de sa famille. En avril,

Farah Akbar, 32 ans, avait été sortie de force de la voiture dans laquelle elle se trouvait avec ses deux filles et sa soeur, puis poignardée à la poitrine, selon le ministère de l’Intérieur. Le meurtrier, qui l’avait demandée en mariage alors qu’elle était déjà mariée, avait rapidement été arrêté puis avoué le crime. Il a été «condamné à la peine de mort par pendaison», a indiqué à l’AFP l’avocat de la famille de la victime, Me Abdelmohse­n al-Qattan. «Le verdict a mis le doigt sur la vérité. Nous espérons qu’il sera confirmé (en appel) et appliqué pour soulager la famille» de Mme Akbar, a affirmé l’avocat. Le condamné a un mois pour faire appel, a-t-il précisé. La jeune femme avait déposé deux plaintes pour harcèlemen­t auprès de la police contre l’homme, qui avait été arrêté puis relâché sous caution. L’assassinat de Mme Akbar a provoqué une onde de choc et suscité des manifestat­ions contre l’inaction des autorités de ce riche pays pétrolier. «Les femmes koweïtienn­es réclament des refuges et des lois qui les protègent du harcèlemen­t, des abus et des meurtres», a souligné auprès de l’AFP Louloua al-Mulla, présidente d’une associatio­n de défense des droits des femmes. «De nombreuses femmes étaient déjà victimes de harcèlemen­t et même de meurtres. Farah a été la goutte qui fait déborder le vase. Ca suffit !», s’est-elle exclamée. Fin avril, des dizaines de personnes ont manifesté à Koweït City pour protester contre les violences faites aux femmes après le meurtre de Farah Akbar. Ce dernier a eu lieu alors que le mouvement îMeToo inspirait une libération de la parole dans le pays, encouragée par une célèbre blogueuse de mode. Des témoignage­s de femmes traquées, harcelées ou agressées ont déferlé sur le compte Instagram «Lan Asket» («Je ne me tairai pas»).

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