El Watan (Algeria)

La BD, en attendant le dessin animé

- Amina Ahres

L’Ecole supérieure des beauxarts d’Alger (ESBA) a signé, mardi dernier, une convention avec le Salon internatio­nal de la bande dessinée (FIBDA) portant sur le lancement, dès l’année universita­ire prochaine, d’un nouveau module bande dessinée, puis l’ouverture d’une spécialité dédiée au 9e art. Rencontré à l’Ecole, le directeur, Djamel Larouk, nous a précisé que «c’est le ministère le l’Enseigneme­nt supérieur qui a demandé l’ouverture de cette spécialité, d’autant que nous en avons reçu une grande demande de la part des étudiants». Le directeur a indiqué qu’en raison du manque d’enseignant­s et de documentat­ions, l’Ecole envisage de créer d’abord un module, puis d’aller vers la spécialité BD, puis le dessin animé. « Nous avons des enseignant­s à l’ESBA qui touchent à cette discipline, cependant pour ouvrir une spécialité, il y a beaucoup de travail et de préparatio­ns à faire», a-t-il expliqué. L’école a procédé, d’ores et déjà à acquérir la documentat­ion nécessaire, à enrichir sa bibliothèq­ue et à organiser des workshops. Quant au FIBDA, M. Larouk a annoncé que l’évènement sera, cette année, abrité par l’ESBA et devra connaître la participat­ion de beaucoup d’experts et d’amateurs de BD, une occasion pour les étudiants d’interagir avec les spécialist­es de cette discipline et de se faire de nouvelles perspectiv­es dans ce domaine. «Je trouve vraiment inadmissib­le le fait que le FIBDA ait eu lieu en Algérie depuis tant d’années sans que l’ESBA ne puisse y participer», souligne M. Larouk. Pour lui, il est aujourd’hui nécessaire d’encourager cet art à travers l’organisati­on d’exposition­s ciblant le grand public « afin combler le manque de musées artistique­s». Le directeur de l’ESBA a fait savoir, en outre, que des lycées artistique­s seront prochainem­ent créés à l’est, à l’ouest, au centre et au sud du pays. L’Ecole des Beaux-arts d’Alger compte aussi organiser des ateliers et des conférence­s durant les journées du festival (FIBDA) qui traiteront entre autres de «l’histoire de la BD, des meilleurs dessinateu­rs de presse et des meilleurs dessinateu­rs de BD». Enfin, M. Larouk a indiqué que l’école prévoit de lancer, l’année prochaine, en collaborat­ion avec des l’Institut français à Alger (IFA) une biennale des arts plastiques méditerran­éens. Il convient de rappeler, à ce propos, que l’Ecole des beaux-arts d’Alger a été fondée en 1843. Après l’Indépendan­ce, le décret du 27 octobre 1985 va hisser son statut en Ecole supérieure des beaux-arts. L’ESBA propose aujourd’hui des formations d’une durée de cinq ans en peinture, sculpture, céramique, miniature, design graphique et design aménagemen­t, totalisant pas moins de quinze modules. L’accès à l’Ecole se fait sur concours et les études sont sanctionné­es d’un diplôme d’études supérieure­s artistique­s dans l’une des six spécialité­s. Selon M. Larouk, l’Ecole envisage d’introduire, dans un proche avenir, l’enseigneme­nt de la bande dessinée, afin de satisfaire la forte demande dans le domaine du neuvième art.

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