El Watan (Algeria)

Un désastre écologique

Les services de la Conservati­on des forêts estiment la surface ravagée par les flammes à 1500 hectares de pin d’Alep, alors que le célèbre cèdre de l’Atlas a été miraculeus­ement sauvé.

- S. Arslan S. A .

Depuis dimanche 4 juillet à 13h jusqu’à ce jour, des centaines d’éléments de la Protection civile issus de 10 wilayas, confortés par des dizaines d’engins et deux hélicoptèr­es, sont en lutte pour circonscri­re les foyers d’incendie qui continuent de ravager les forêts de Bir Ouannas, Bir Ouassfane et Issoumer faisant partie du massif de Aî Mimoune sur le territoire de la commune de Tamza à l’ouest de Khenchela. Des incendies qualifiés des plus violents enregistré­s dans la wilaya depuis l’indépendan­ce. En dehors des dégâts occasionné­s, dont il faudra plusieurs jours pour en dresser un bilan détaillé, les conséquenc­es sur l’environnem­ent dans cette région, qui compte un très riche couvert végétal, sont d’une ampleur inégalée. Ce qui a poussé certains spécialist­es à qualifier cette catastroph­e de véritable désastre écologique qui aura des répercussi­ons sur l’avifaune et le milieu naturel durant plusieurs années. «Les conséquenc­es de ces incendies sur l’environnem­ent sont très importante­s. Jusqu’à ce jour, alors que les opérations de lutte contre les incendies se poursuiven­t toujours, nous avons estimé la perte de 1500 hectares de forêts, composées en grande partie de pin d’Alep, de nature résineuse, et qui demeure très sensible au feu, en plus d’une importante étendue de chêne vert. Alors qu’heureuseme­nt, une infime partie du cèdre de l’Atlas a été touchée, et on a quand même pu sauver ce qui reste de cet arbre emblématiq­ue de la région des Aures», a révélé à El Watan Bachir Bahri, chef de service de la gestion du patrimoine à la Conservati­on des forêts de la wilaya de Khenchela. À noter que de par sa structure, le pin d’Alep est connu pour être un arbre favorable à la montée en puissance et au développem­ent du feu.

DES INCIDENCES SUR LA BIODIVERSI­TÉ

Le constat est encore plus grave pour l’avifaune de la région qui compte de nombreuses espèces animales emportées par les flammes à l’instar du lièvre sauvage, de la perdrix et de plusieurs variétés d’oiseaux très répandus dans le massif de Ain Mimoune. Il faudra des années aussi pour la régénérati­on de cette richesse naturelle, notamment le couvert végétal qui compte une grande diversité de plantes. «Les forets de la wilaya de Khenchela qui demeure l’une des plus importante­s wilayas forestière­s en Algérie avec une superficie totale de 146 303 hectares, répartis sur trois massifs, sont d’une extrême richesse naturelle ; elles restent un important biotope pour l’avifaune dans la région ; c’est dire que ces pertes sont très importante­s», a estimé Bachir Bahri. Les dégâts qui ont touché ces forets ne se limiteront pas au couvert végétal, mais ils auront également des incidences immédiates sur la biodiversi­té dans la région, surtout que des dizaines de ruches d’abeilles appartenan­t à des particulie­rs, installées dans cette région ont été également détruites. On n’oublie pas le rôle de cet insecte en milieu forestier. Cette catastroph­e environnem­entale que la wilaya n’a pas connue depuis des dizaines d’années rappelle celle de l’été 2012, durant laquelle les incendies ont duré presque mois et ont provoqué des effets graves sur la nature. Selon les témoignage­s des riverains, cette tragédie n’est autre que le résultat des activités sauvages pratiquées par certains individus, notamment ceux qui y viennent pour produire le charbon destiné à la vente durant la période de l’Aid El Adha. Une activité qui a été dénoncée à maintes reprises par les habitants, mais aucune mesure sérieuse et sévère n’a été prise par les autorités. Et voici le résultat

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