«L’indépendance aux couleurs de l’art»
Après plusieurs années de fermeture, la galerie d’art Isma de Riadh El Feth rouvre ses portes au public avec une exposition de peinture collective, où l’ancienne génération côtoie la plus jeune.
Cette réouverture, qui a eu lieu samedi dernier, à travers un traditionnel vernissage, a été très bien accueillie par les amateurs des arts plastiques qui coïncide avec la commémoration du 59e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie. Pour appel, la mythique galerie d’art Isma a vu, par le passé, accrocher à ses cimaises des oeuvres signées par de grands noms de la peinture algérienne et étrangère. Intitulée «L’indépendance aux couleurs de l’art», l’exposition se veut un hommage rendu aux anciens artistes algériens qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes, en relatant les méfaits du colonialisme, aidés en cela par leur pinceaux et leur chevalet. La fondatrice de la galerie Le Paon, Amel Mihoub, a repris en main la galerie Isma en partenariat avec le concessionnaire. Elle fait part de la relance de l’activité de la salle d’exposition de la galerie avec un nouveau souffle et une vision artistique tournée vers l’avenir, en phase avec son histoire, car «ce lieu est considéré comme l’une des plus importantes galeries d’exposition en Algérie», dit-elle. «Elle compte bien exploiter cet espace à travers l’organisation prochaine d’imposantes expositions de peinture, de conférencedébat, d’ateliers d’apprentissage du dessin pour enfants et adultes ainsi que la présentation et la vente de nouveaux titres littéraires», éclairet-elle. Notre interlocutrice révèle, également, que l’espace de sa galerie le Paon accueillera, désormais, uniquement les étudiants des Beaux-Arts d’Alger. Une convention sera, d’ailleurs, signée prochainement avec Djamel Laroug, directeur des Beaux-Arts d’Alger. Organisée ainsi par la galerie Le Paon, l’exposition «L’indépendance aux couleurs de l’art» regroupe une belle collection de 37 oeuvres, émanant d’une quinzaine d’artistes plasticiens de différentes écoles et courants artistiques. L’esthète ou le profane est à même de découvrir des oeuvres regorgeant de formes, d’approches et de couleurs. Les générations d’artistes et de plasticiens se mêlent pour donner un large aperçu de leurs talents pluriels à la réputation certaine. Parmi ces derniers figurent la participation entre autres Hachemi Ameur avec «La conjoncture 1 et 2», Zerareti Rezki avec «La femme au foyer» et «Le droit de l’homme», Allalou Athmane avec «La calligraphie 1 et 2», Dahel Djanet avec «Hamam» et «la Résistance», Ziani Hocine avec «Esquisse le port d’Alger» et «Fantasia arabe-barbe», Zoulid Safia avec «Evasion mystique», Bakli Mohamed avec «Nerveuse» et «Ombre muette». Diplômée de l’école des Beaux-Arts d’Alger et des Beaux-Arts décoratifs de Paris, Safia Zoulid qui est aussi auteur et illustratrice du livre de contes pour enfants expose deux toiles «Evasion mystique 1 et 2», traduisant le tourment dans une démarche impressionniste. Dans un autre registre, pour sa part, Abdelkader Boumala dévoile deux oeuvres de calligraphie et de l’art islamique. Il excelle dans la précision du détail et la finesse dans l’exécution. Un travail magistral et poétique à la fois, donnant aux mots arabes la forme de leur sens. Pratiquant l’art contemporain à l’état pur, la jeune artiste Fatma Zohra Bouaouni offre un voyage au parfum de jasmin. Elle livre des oeuvres colorées, rehaussées d’une installation artistique céramique, donnant cette nette impression que les sujets aux couleurs chatoyantes s’échappent de la toile pour venir se poser sur le mur. Si l’ensemble de la collection «L’indépendance aux couleurs de l’art» fait l’objet d’une expositionvente, l’organisatrice Amel Mihoub nous rappelle qu’une minorité des oeuvres ne l’est pas. A l’image de la collection privée de l’artiste peintre Safia Zoulid, des oeuvres de Hioun Salah. Le temps de la durée de cette exposition, Zoulid a prêté deux précieuses toiles de sa collection. Les potentiels intéressés pourront également découvrir des toiles en vente de Bachir Yellès, réalisées en 1948. Amel Mihoub confie qu’il s’agit d’un client qui a souhaité se séparer de ces belles oeuves en les mettant en vente dans son espace. Il est à noter que l’exposition «L’indépendance aux couleurs de l’art » étaitt visible jusqu’au 30 juin.