El Watan (Algeria)

Des produits agricoles des territoire­s occupés exportés vers l'Andalousie

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Le député au Parlement andalou, Ismael Sanchez, a appelé le gouverneme­nt régional d'Andalousie à prendre des mesures contre les pratiques illégales du Maroc qui exporte des produits agricoles issus du Sahara occidental occupé vers l'Espagne, a rapporté hier l'APS. Opération qui impose une concurrenc­e déloyale aux agriculteu­rs locaux. Cette demande formulée lors d'une séance plénière du Parlement local d'Andalousie fait suite à un rapport réalisé par l'organisati­on Mundubat intitulé «Droits de l'homme et entreprise­s transnatio­nales au Sahara occidental» ainsi qu'à la campagne initiée par le Coordinate­ur des organisati­ons d'agriculteu­rs et d'éleveurs d'Espagne (COAG). Ces initiative­s ont mis au centre du débat politique les accords illégaux signés avec le Maroc, qui incluent les zones occupées du Sahara occidental et violent les arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). Le député d'Unidad Podemos pour la province de Séville, Ismael Sanchez, a notamment dénoncé la «concurrenc­e déloyale» du Maroc avec les produits agricoles andalous, citant «l’exemple de la tomate marocaine, qui est cultivée à Dakhla, territoire occupé par le régime génocidair­e au Maroc, qui est ensuite distribuée par camion à Agadir», a indiqué le député espagnol, rappelant que «les Nations unies et toutes les législatio­ns internatio­nales empêchent l’exploitati­on des ressources naturelles issues des territoire­s occupés». Le membre du parti Podemos a, en outre, mis en garde contre les pratiques illégales du Maroc qui exploite les tomates en provenance du Sahara occidental en les expédiant vers le marché européen sur la base d'un étiquetage indiquant qu'il s'agit de produits marocains. «Ces pratiques font que les droits des consommate­urs espagnols sont bafoués, car ils ne sont pas informés de la provenance du produit qu’ils consomment», a-t-il observé, regrettant également que la fraude dans le changement d'étiquette de ce produit affecte gravement les agriculteu­rs en Espagne. Face à ce constat, le député a indiqué que le gouverneme­nt local a les pouvoirs pour que «cela n’arrive pas», en plus d'empêcher les provinces andalouses de continuer à perdre des zones de culture à cause de l'invasion et de la concurrenc­e déloyale des entreprise­s marocaines. Pour illustrer l'ampleur des dégâts, Ismael Sanchez a fait savoir «qu’au cours des 5 dernières années, la province d’Almeria a perdu 2200 hectares de cultures en plus de pertes éventuelle­s dans le secteur des fruits et légumes», rappelant que le roi du Maroc, Mohammed VI, domine un emporium dans les zones occupées du Sahara occidental, qui entend mettre en oeuvre «un plan de 5000 hectares de culture» en territoire sous occupation militaire. De son côté, l'eurodéputé Jordi Canas du parti espagnol Ciudadanos a appelé la Commission européenne à ouvrir une enquête sur les exportatio­ns marocaines de produits agricoles issus du Sahara occidental occupé vers l'Europe. Ces pratiques font qu'«il est impossible pour le consommate­ur européen de connaître l’origine réelle des produits, en violation flagrante des règles d’étiquetage de l’UE et des accords signés, générant également une concurrenc­e déloyale avec les producteur­s européens faisant baisser la production de tomates dans des pays producteur­s comme l’Espagne», a-t-il affirmé.

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