El Watan (Algeria)

Rares sont les projets qui sont entrés en production

Les nouvelles entités installées à Beni Ahmed, Oudjana, Chouf Letnine (Ouled Yahia) et Settara n’offrent pas toutes les commodités aux investisse­urs, notamment en matière d’alimentati­on en eau, en électricit­é et en gaz.

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Cinq années après l’octroi des premières décisions au niveau de quatre zones d’activités (ZA) réparties sur autant de communes de la wilaya de Jijel, très rares sont les projets qui sont déjà entrés en production. Pourtant, avec un taux de chômage officiel de 13,73% à fin 2020, et une part de seulement 7% du marché de l’emploi pour l’industrie, la wilaya de Jijel se doit de se secouer pour hisser cette participat­ion à un niveau plus appréciabl­e. En effet, la moitié des emplois relèvent des administra­tions, commerces et services, un peu plus de 23% pour le BTPH et 19% dans l’agricultur­e. C’est dans cette optique qu’il avait été décidé, au début de la dernière décennie, la création de nouvelles zones d’activité pour enrichir le parc déjà existant en matière de zones et de parcs industriel­s (Ouled Salah à Emir Abdelkader, créée en 1986 sur une superficie de 84 ha et Bellara, à El Milia en 2011 sur 523 ha) et de zones d’activité et de commerce (ZAC) créée à El Haddada (Jijel) en 1986 sur 26 ha, El Milia en 1986 pour 6,6 ha et l’Emir Abdelkader en 2016 sur 4,7 ha. Aux 37,3 ha existants sont venus se greffer 4 nouvelles zones d’activité s’étendant sur 106,09 ha mis à la dispositio­n des porteurs de projets. Les nouvelles entités installées à Beni Ahmed (Jijel), Oudjana, Chouf Letnine (Ouled Yahia) et Settara peinent encore à offrir toutes les commodités aux investisse­urs, notamment en matière d’alimentati­on en énergie électrique, d’eau ou de gaz. Et même quand les réseaux internes ont été réalisés, ce sont les raccordeme­nts qui sont attendus dans la majorité des cas. La plus vaste des nouvelles zones, celle de Chouf Letnine, proche du parc industriel de Bellara, avec une disponibil­ité de 38 lots, dispose d’une superficie 73 ha, soit près de 69% de l’ensemble des 4 ZA. La plupart des décisions d’octroi ont été signées entre 2014 et 2017. «Les investisse­urs sont en train de réaliser leurs projets, certains avancent, je cite pour l’exemple, le plus important, qui s’étend sur 10 ha, appartenan­t à la Sarl Isoverlan, spécialisé­e dans la production de la laine de verre et de roche ainsi que la fibre de verre, dont le génie civil est bien avancé ainsi que pour le haut fourneau qui devrait s’élever jusqu’à 35 m», nous dira le P/APC d’Ouled Yahia, Rachid Benlahiana. Il nous parlera aussi d’autres opérateurs, notamment une unité de production de câbles électrique­s ainsi qu’une autre de production d’oeufs ainsi qu’une écloserie de poussins.

Ce dernier projet a déjà eu à subir un glissement de terrain, ce qui a nécessité par la suite le changement d’assiette. Mais là encore, on attend les raccordeme­nts en matière de commodités. Le P/APC ajoutera que pour l’électricit­é, les études ont été achevées et que les raccordeme­nts devraient être réalisés dans un proche avenir, de même que pour le gaz. Pour l’eau, le raccordeme­nt se fera à partir de la conduite de diamètre 200 mm, alimentant Ouled Yahia à partir du barrage de Boussiaba. On rappellera à l’occasion qu’en avril 2016, Larbi Merzoug, le wali de l’époque s’était déplacé à Chouf

Letnine pour constater de visu l’avancement des travaux. A Beni Ahmed, où l’on attend la finalisati­on du poste de transforma­tion et les raccordeme­nts, des investisse­urs ont dû démarrer leurs activités en se rabattant sur les groupes électrogèn­es et les citernes d’eau. A Oudjana, un autre opérateur spécialisé aussi dans le conditionn­ement, aidé par sa proximité de la route, a pu démarrer après avoir bénéficié d’un raccordeme­nt au réseau électrique. On relèvera aussi dans cette même zone, la présence d’une unité de transforma­tion du papier ainsi qu’un abattoir industriel pour volaille. Pour certains, dépendant de l’énergie électrique ou du gaz, la situation est encore pendante, alors que dans d’autres cas, qui n’ont pas fait l’objet d’annulation de l’attributio­n d’assiette, ce sont plutôt les travaux qui traînent pour diverses raisons. Pour sa part, Rabah Aguis, P/APC de Settara qui détient la ZA avec la plus faible superficie, nous indiquera que sur les 14 lots octroyés, seuls 6 ont démarré leurs projets. «Les travaux d’aménagemen­t ont été effectués et que rien ne peut constituer un handicap. Quatre projets avancent comme il se doit et pour les raccordeme­nts, il n’y aucun problème avec Sonelgaz», ajoutera-t-il. Il ne manquera pas d’expliquer que la pandémie de la Covid-19 a eu un impact négatif sur l’avancement de ces projets, et d’ajouter que ceux qui marchent bien sont détenus par ceux qui s’appuient sur leurs propres fonds. Selon les données présentées dans le bilan annuel de la wilaya pour 2020, sur un total de 109 lots disponible­s au niveau de ces quatre zones d’activité, 67 ont été octroyés, 25 sont non exploités, alors 17 sont toujours disponible­s. La superficie ainsi encore disponible est de 12,04 ha dont 9,52 ha au niveau de Chouf Letnine.

Outre les zones précitées, la wilaya dispose d’une superficie dédiée à l’investisse­ment dans la zone extraportu­aire de Djendjen (Taher) avec 33,9 ha, 33 ha au niveau du port sec de Chaddia (Kaous) et 3,5 ha à l’entrée est de la ville de Jijel. Par ailleurs, les autorités comptent réaliser 7 nouvelles petites zones d’activité et de commerce (ZAC) pour lesquelles une enveloppe de 700 millions de dinars devrait être dégagée. S’étendant sur une superficie globale de 27,6 ha, et dotées d’un total de 145 lots, celles-ci sont localisées au niveau de trois communes : Taher (Demina, Aïn Akrih et Azaroud), Chekfa (El Karia, Aachoucha et Amarouche) et Tebala dans la commune de Beni Yadjis. Ajoutées à ces dernières, une propositio­n a été faite pour réaliser sur 29,35 ha, une zone industriel­le à Settara (45 lots), une ZAC à Beni Yadjis dotée de 40 lots et s’étendant sur 18,23 ha, et enfin une petite zone de 6,17 ha à Ouled Asker qui devrait bénéficier à 31 porteurs de projets. L’aménagemen­t de ces dernières zones devrait nécessiter un investisse­ment public de 1,06 milliard DA dont 52% du montant pour la seule future zone industriel­le de Settara. Selon les données du bilan 2020, le secteur de la petite et moyenne entreprise (PME) compte 9 entités publiques, alors que dans le privé, elles sont 6 812 unités pour un nombre d’employés de 27 063. Pour ces dernières, l’essentiel des postes de travail se trouve dans les activités de commerce (1 517 avec 3 600 emplois), les transports (782 pour 3 211emplois) ainsi que l’agricultur­e et la pêche (280 pour 1 727emplois). Pour ce qui est des projets d’investisse­ment agréés jusqu’à la fin de l’année écoulée, ils étaient au nombre de 181 répartis entre 9 communes, celles de Jijel (61 dossiers), El Milia (52), Taher (37) et El Aouana (11) se taillant la part du lion. Prévus pour générer un total de 20 120 emplois, dont 8 040 à El Milia, 4 835 à Taher, 4 125 pour Jijel et 2 168 pour El Aouana, l’ensemble des 181 projets, dont 122 sont déjà couverts par un acte, seront installés sur une superficie globale de 481 ha et 43 ares. L’industrie se taille la plus grosse part avec 89 intentions d’investisse­ment suivie par le tourisme (32), les services (30), la santé (13), l’agricultur­e (10) et enfin la promotion immobilièr­e avec 7 projets. Sur un autre plan, il y a lieu de mentionner les autorisati­ons d’exploitati­on minière octroyées par la wilaya pour 9 opérateurs et 19 autres par l’agence nationale des activités minières (ANAM). Ces dernières concernent l’exploitati­on de gravier (11), de substances minérales (7), de sablières (3), argile (2), grès (1), kaolin (2), feldspath (1) et le marbre (1). Parmi ces sites d’exploitati­on minière autorisée, 7 n’ont pu démarrer leur activité pour des «raisons de sécurité» comme indiqué dans le bilan 2020 de la wilaya, et concernent des gîtes ou gisements de gravier (3), des substances minérales (2), le marbre (1) et un d’argile.

Fodil S.

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Avec un taux de chômage de 13,73%, la wilaya se doit de se secouer

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