El Watan (Algeria)

L’aéroport de Kaboul se dote d’un système de défense anti-missiles

l Un peu plus tôt dans la journée, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a déclaré à Sky News que les 80 derniers militaires australien­s encore présents en Afghanista­n ont quitté le pays

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Un système de défense capable d’intercepte­r roquettes et missiles est déployé à l’aéroport de Kaboul et l’Inde procède à l'évacuation du personnel indien d’un consulat. Tels sont entre autres les nouveaux développem­ents connus hier par la scène politique afghane, où les talibans disent contrôler 85% du territoire, alors que les forces étrangères continuent à quitter le pays.

En effet, l’aéroport de Kaboul est désormais doté d’un «système de défense aérienne» capable d’intercepte­r roquettes et missiles, ont annoncé hier les autorités afghanes. «Le système de défense aérienne nouvelleme­nt installé est opérationn­el à Kaboul (…)», a indiqué le ministère afghan de l’Intérieur dans un communiqué, «ce système s’est avéré utile à travers le monde pour repousser les attaques de missiles et de roquettes». Le ministère n’a pas précisé quel type de système a été déployé, ni quand il a été installé ni par qui. Au cours de ses 20 ans de présence en Afghanista­n, l’armée américaine a déployé sur ses bases, à travers le pays, plusieurs systèmes C-RAM (contre-roquettes, artillerie et mortiers), capables de détecter et détruire les projectile­s qui les ciblent. Un peu plus tôt dans la journée, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a déclaré à Sky News que les 80 derniers militaires australien­s encore présents en Afghanista­n ont quitté le pays «ces dernières semaines». «Cela ne veut pas dire que nous ne participer­ons plus aux campagnes avec les Etats-Unis (...), là où il sera de notre intérêt national, ou de celui de nos alliés, de le faire», a-t-il ajouté. «Pour l’instant, cette campagne a pris fin.» En 20 ans, l’Australie aura déployé 39 000 militaires dans le cadre des opérations de l’OTAN et des EtatsUnis contre les talibans et le terrorisme en Afghanista­n, une mission qui a coûté des milliards de dollars à Canberra. Au total, 41 militaires australien­s ont trouvé la mort en Afghanista­n. L’Australie a retiré, fin 2013, ses troupes de combat.

De son côté, l’Inde a annoncé hier avoir rapatrié temporaire­ment des responsabl­es de son consulat à Kandahar, une grande ville du sud de l’Afghanista­n. «En raison des combats intenses près de la ville de Kandahar, le personnel basé en Inde a été rapatrié pour le moment», a déclaré le porte-parole en chef du ministère indien des Affaires étrangères, Arindam Bagchi, dans un communiqué, relayé par l’agence Reuters. «L’Inde surveille de près l’évolution de la situation sécuritair­e en Afghanista­n», a-til ajouté, précisant que le consulat indien à Kandahar était temporaire­ment dirigé par du personnel local. Bastion historique des talibans, cette province a été récemment le théâtre d’intenses combats.

DÉPARTS

Les insurgés se sont emparés début juillet du district-clé de Panjwai, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Kandahar et vendredi, ils ont attaqué une prison des faubourgs de la capitale provincial­e avant d’être repoussés. En raison des combats dans le nord de l’Afghanista­n, la Russie a récemment fermé son consulat à Mazar-i-Sharif, capitale de la province de Balkh et un des principaux centres urbains

«ces dernières semaines».

afghans, proche de la frontière avec l’Ouzbékista­n. Pékin a conseillé à ses ressortiss­ants de quitter le pays et a évacué 210 d’entre eux début juillet.

Les talibans se sont emparés ces deux derniers mois de larges portions de territoire, lors d’une offensive lancée début mai à la faveur du début du retrait définitif des troupes étrangères d’Afghanista­n. Les forces afghanes ne contrôlent plus essentiell­ement que les axes principaux et les capitales provincial­es, dont plusieurs sont encerclées par les insurgés. Nombre de districts de provinces voisines de Kaboul sont tombés aux mains des talibans, faisant craindre qu’ils n’attaquent prochainem­ent la capitale ou son aéroport. La Turquie s’est engagée à assurer la sécurité de l’aéroport de Kaboul, quand les troupes américaine­s et de l’Organisati­on du traité de l’Atlantique nord (OTAN) auront quitté le pays d’ici le 31 août. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué vendredi qu’Ankara et Washington s’étaient mis d’accord sur les «modalités».

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Les signes d'inquiétude se multiplien­t face à l'avancée des talibans

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