Les 4 vaccins efficaces
RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES D’UNE ÉTUDE RÉALISÉE PAR L’HÔPITAL DE BENI MESSOUS
Les résultats préliminaires de la première étude d’évaluation des quatre vaccins utilisés en Algérie, à savoir le vaccin russe SputnikV, les chinois Sinopharm et Sinovac et le britannique AstraZeneca, initiée à l’hôpital de Beni Messous, ont fourni une réponse immunitaire satisfaisante pour chaque type de vaccins. Ce qui pourrait induire une protection contre la Covid-19. L’étude pourrait faire l’objet d’une publication internationale après validation des résultats définitifs. Initiée par les équipes des services d’immunologie, de l’épidémiologie et de médecine préventive du CHU de Beni Messous, cette étude concerne un échantillon de personnes vaccinées, du milieu hospitalier, pour qui des sérologies ont été proposées avant et après la vaccination. Cette évaluation a débuté le mois de janvier 2021, date du lancement de la campagne nationale de vaccination par le ministère de la Santé et qui a ciblé, en premier lieu, le corps médical, les travailleurs de la santé, les personnes âgées et les malades chroniques. «Une sérologie est donc proposée au candidat au vaccin avant de lui inoculer la première dose, une sérologie intermédiaire est programmée et une troisième est effectuée à 15 jours de la deuxième dose», explique le Dr Ines Allam, immunologue du service d’immunologie, chargée de l’étude en collaboration avec le service d’épidémiologie, tout en précisant que ce travail est effectué selon un protocole pré établi. L’objectif de ces sérologies, a-t-elle, souligné est de «rechercher les anticorps Igg anti-Rbd nécessaires pour la protection contre le virus». Le Dr Allam a tenu à préciser que les échantillons pris en compte pour chaque vaccin dans cette étude, toujours en cours, ont été validés selon les méthodes préconisées par les épidémiologues. Ainsi, les résultats «sont satisfaisants», estime-t-elle. «Les résultats préliminaires ont révélé, pour les quatre vaccins, une bonne réponse humorale. C’est-à-dire qu’il y a présence d’Igg anti Rbd protecteur avec des taux significatifs contre les formes graves de la maladie provoquées par le virus SARS-CoV-2», a-t-elle souligné. Et de préciser que «l’étude est toujours en cours. Nous poursuivons pour le moment les travaux et les résultats définitifs seront publiés normalement en septembre prochain dans une revue internationale. Ces résultats définitifs nous renseigneront davantage sur l’efficacité de ces vaccins, notamment sur les variants qui circulent. D’autres variants feront probablement leur apparition dans les prochains mois». C’est pourquoi que Dr Allam estime que la vaccination reste le moyen le plus efficace pour justement faire face à d’éventuelles vagues de contaminations qui pourraient surgir avec les nouvelles souches du virus. «La vaccination permet une meilleure protection et les vaccins contre la Covid-19 atténuent la sévérité de l’infection Covid-19, notamment chez les personnes fragiles avec comorbidités. Elle permet de réduire les hospitalisions et le recours à la réanimation.
Enfin, le but recherché à travers la vaccination est de contrôler l’épidémie», a-t-elle ajouté. Le Pr Rosa Belkaid, chef de service d’épidémiologie et de médecine préventive, a tenu à préciser que cette étude a été initiée pour répondre à la question relative à l’efficacité ou non des vaccins à travers la recherche de la réponse immunitaire. «Notre objectif est aussi de définir la persistance des anticorps ou la durée durant laquelle ces anticorps dirigés contre le virus SARS-CoV-2 restent présents dans le corps», nous a-t-elle confié. Et de noter l’importance de la vaccination contre la Covid-19 qui reste l’un des moyens primordiaux de la prévention. «A travers ce travail scientifique lancé en début d’année avec le service d’immunologie, en proposant d’effectuer des sérologies avant et après la vaccination à des personnes souhaitant se faire vacciner, nous voulions savoir s’il y a une efficacité suffisante de ces vaccins à travers la présence des anticorps et leur persistance. Ce qui nous permettra de prévoir une conduite à tenir en cas de besoin en matière de doses supplémentaires», a-t-elle encore expliqué. Pour sa part, le Pr Belkaïd souligne que «la technique utilisée à la recherche des anticorps permet de retrouver une séropositivité qui témoigne d’une protection au virus qui n’apparaît pas sur la sérologie classique, d’où l’importance de ce travail». L’épidémiologiste rappelle que l’immunité collective est tributaire de la vaccination. «Une proportion importante de la population doit être vaccinée, ce qui réduit l’importance de virus capable de se propager au sein de l’ensemble de la population», a-telle rappelé. Il faut savoir que «les personnes vaccinées sont protégées contre la maladie et elle la transmettre moins». Dans le cas où il y a une infection post vaccinale ou une réinfectionr chez une personne vaccinée, le P Belkaid signale que «la personne peut présenter une forme bégnine de la maladie qui peut être prise en charge à domicile sans avoir recours à l’hospitalisation ni à la réanimation. D’où l’intérêt de ces vaccins qui permettent d’éviter les formes graves de l’infection», a-t-elle encore insisté. Par ailleurs, des études publiées dans les revues scientifiques internationales ces dernières semaines, qui font état de l’évolution des connaissances scientifiques de ces vaccins, semblent rassurantes, notamment en termes d’efficacité contre le variant Delta, en l’occurrence le Sputnik V, le vaccin chinois Sinovac et AstraZeneca. Rappelons que Sputnik V basé sur la plateforme de vecteurs d’adénovirus humains est le seul vaccin anti-Covid à être composé de deux vecteurs différents contre le SARS-CoV-2 alors que AstraZeneca est issu d’un adénovirus de chimpanzé. Les vaccins fabriqués par Sinovac Biotech, société basée à Pékin, et Sinopharm, société d’Etat, utilisent tous deux des virus inactivés pour déclencher la production d’anticorps qui combattent le coronavirus. Le virus est tué avant d’être injecté dans le corps des personnes.