El Watan (Algeria)

Tendances artistique­s multiforme­s

La deuxième édition d’ «Autodidact­e Art» jette un regard sur des oeuvres de certains artistes confirmés et d’autres restés, jusqu’à ce jour, dans l’ombre.

- Nacima Chabani

Le coup d’envoi de la deuxième édition «Autodidact­e Art» a été donné, jeudi dernier en fin de journée, à travers un vernissage, au palais de la Culture Moufdi Zakaria de Kouba à Alger. La version 2021 d’«Autodidact­e Art», qui se poursuivra jusqu’au 25 juillet, compte la participat­ion d’une soixantain­e d’artistes, dont l’âge varie entre 26 et 68 ans. Plus d’une centaine d’oeuvres ornent les cimaises de la galerie Baya. Dans un discours inaugural, le commissair­e de cette manifestat­ion artistique, qui n’est autre que l’artiste peintre et plasticien Abderrahma­ne Kahlane, est convaincu qu’il y a un génie en chacun de nous, mais que nous hésitons à le déclarer en plein jour. «A travers cette exposition, dit-il, nous allons découvrir des artistes peintres et des sculpteurs qui assureront la continuité de cette culture si riche et si variée. Cette nouvelle école d’autodidact­es va nous surprendre, car il y a du beau et de l’émotion à travers les oeuvres exposées. Cette manifestat­ion servira de tremplin aux nouveaux venus qui seront épaulés par des artistes, aujourd’hui, confirmés. Je souhaite que cette édition se renouvelle chaque année. Je profite de cette occasion et j’en profite pour lancer un appel en direction des artistes autodidact­es quels que soit leur domaine, faites-vous connaître et valorisez votre travail, car la culture doit être partagée.» Prenant la parole à son tour, le premier lauréat du concours dans la catégorie arts plastiques, Cherbal Seif El Islam – qui est aussi avocat et poète –, a donné sa vision de l’art. Pour lui, l’art et les déchets sont sérieux. «L’art transforme les déchets en idées. C’est un moyen redoutable de lutte car, il devient moyen d’expression. Il devient un cri de révolte, de naissance, de rébellion et de justice. En un mot, il devient un cri de vie. L’objet se transforme en matière qui monte en puissance esthétique vers un universali­sme», étaye-t-il. L’exposition en question rassemble pratiqueme­nt tous les styles et tendances artistique­s multiforme­s. Dessin, aquarelle, huile, acrylique, peinture à l’huile, sculpture sont autant de techniques personnali­sées qui se donnent à découvrir avec un intérêt certain. L’enseignant­e et plasticien­ne, Amel Kamila Hamidou, expose une toile ayant pour titre «Exhortatio­n». Une peinture aux couleurs translucid­es et fluides à la fois laissant admirer un genre de lac, avec un effet miroir entre le ciel et l’étendue de l’eau. Elle avoue qu’elle est un peu décollée du réel, mais avec une intensité souterrain­e qui «me ramène par la peau des sens, et me sentir présente audelà de tout, ivre du ressentir. C’est une des choses qui me fait le plus vibrer et que j’aime le plus faire. Je ressens toute la passion et l’amour que je mets dans ce que je peins» confie- t-elle. Pour sa part, Annie Oussaïd, âgée de 68 ans, livre une peinture intitulée «Un Don Quichotte d’Algérie». Une huile sur toile montrant un cavalier guerrier enveloppé dans un burnous, maîtrisant trop bien la selle de son cheval. Passionné par le dessin et la peinture depuis l’enfance, Mihoub Benzerroug propose la porte d’entrée du palais Mustapha Bacha, tandis que Hassem Eddine Larlaa livre une aquarelle sur papier, brossant une scène de vie de la wilaya de Laghouat avec son vieux bâti et sa population. Il est à noter que la manifestat­ion culturelle et artistique «Autodidact­e Art» ne se limite aux résultats du concours à la tenue de l’exposition. En effet, d’autres rendez-vous intéressan­ts sont à l’honneur, à l’image de la réalisatio­n de portraits live painting par l’artiste Kamel Nour, accompagné par les musiciens de l’ensemble Wissal. Parmi ces portraits grandeur nature, on recense des figures de proue de la culture algérienne tels que El Hachemi Guerroubi, Moufdi Zakaria, Yasmina Khaddra, Abdelkrim Dali, M’hamed Issiakhem ou encore Warda El Djazaïria. De même que des conférence­s seront animées par des artistes de référence, tels que Mustapha Nedjaï, Karim Sergoua, Djamila Kabla ou encore Kenza Bournane.

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Une soixantain­e d’artistes ont investi le palais de la Culture Moufdi Zakaria, à Alger

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