El Watan (Algeria)

Les cités populaires durement touchées

Une crise sans précédent dans la ville contraint bon nombre de citoyens à recourir aux citernes qu’ils achètent au prix fort, ou à installer une pompe collective au rez-de-chaussée de chaque immeuble.

- M. Allouache

Si certains quartiers à Bordj Bou Arréridj bénéficien­t de la puissance des stations de pompage ou du système gravitaire pour être approvisio­nnés régulièrem­ent en eau potable, d’autres, notamment les cités HLM, souffrent et leurs robinets sont à sec depuis des semaines, voire des mois.

Une crise sans précédent qui contraint bon nombre de citoyens à recourir à la citerne qu’ils achètent au prix fort, ou à installer collective­ment une pompe au rezde-chaussée de chaque entrée de bloc. Ce qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. «J’habite au 3e étage et chaque quatre jours, je dois acheter une citerne, et je n’ai pas d’autre choix, l’eau stoppe net au 2e étage», nous dit un citoyen de la cité 680 Logements. Un peu plus loin, à mi-chemin entre une cité HLM et un lotissemen­t, le problème de pénurie ne se pose apparemmen­t pas pour les quelques jeunes que nous avons abordés. «Nous n’habitons pas dans cette cité, mais dans le lotissemen­t d’àcôté et nous sommes correcteme­nt approvisio­nnés en eau potable; même cette cité est approvisio­nnée, mais pour les étages supérieurs, il faudrait pour ses occupants qu’ils s’équipent d’une pompe collective, et je pense que tout le monde ne peut pas mettre la main à la poche pour cotiser», disent-ils.

A la cité 300 Logements, la situation n’est pas plus brillante pour ses occupants qui doivent, eux aussi, se débrouille­r comme ils peuvent pour ne serait-ce que remplir des jerricans et des ustensiles. A la périphérie nord de Bordj Bou Arréridj, à l’ancienne cité Dallas, les habitants n’échappent pas à la pénurie, et ils procèdent souvent à la fermeture de la RN 106 pour réclamer l’approvisio­nnement de leur cité. «Nous habitons juste au-dessus du château d’eau, pourtant, on manque terribleme­nt d’eau. Donc, pour nous faire entendre, on fait du bruit en fermant la route», nous diton. Par ailleurs, «la cité 8 Mai 45 est approvisio­nnée au rythme d’un jour sur deux ou trois», nous dit un habitant du quartier. D’autres cités et d’autres contrées des régions reculées souffrent, sans le manifester, du manque d’eau pour aller la chercher des sources naturelles nichées au milieu de nulle part, à pied, à bord de tracteurs ou de quadrupède. La crise d’eau qui se pose avec acuité et coïncidant avec la fête de l’Aid, a inspiré beaucoup d’internaute­s pour s’amuser à poster des publicatio­ns avec des propos peu ou pas du tout flatteurs à l’égard des responsabl­es du secteur, ou à travers un photoshop, à l’image du Minotaure (moitié homme et moitié taureau ) dans la mythologie grecque, sauf que dans ce contexte la «créature» est moitié-citerne et moitié-mouton. Une incitation au citoyen de faire le choix. Certes, la nature y est pour quelque chose dans le stress hydrique traduit par la pénurie d’eau, mais ce n’est pas à la nature qu’il revient de colmater les fuites, de construire des barrages, de les désenvaser pour optimiser leur capacité de stockage en vue de répartir équitablem­ent la denrée précieuse sur l’ensemble de la population.

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Les souffrance­s des habitants coïncident avec l’été et l’Aïd El Adha

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