La guerre est plus facile que la paix

Sans attendre la réaction du nouvel ancien ministre Lamamra, l’équation régionale est complexe, avec comme paramètres l’Algérie, le Maroc, le Sahara occidental et la Kabylie, bien que cette dernière fasse encore partie de la première. En résumé, le Maroc, ou du moins ses dirigeants, reconnaît le droit à l’autodétermination de la Kabylie mais pas du Sahara occidental, ni d’ailleurs de son Rif amazigh dont les militants croupissent en prison sans le soutien du MAK. D’un autre côté, l’Algérie insiste sur le droit à l’autodétermination du Sahara occidental mais pas de la Kabylie, considérée comme un problème interne, et en appelle à l’ONU qui lui a pourtant dit d’arrêter de frapper ses citoyens. Paramètre supplémentaire pour le Maroc, le Sahara occidental est aussi un problème interne comme le Rif, alors que pour le Sahara occidental, il s’agit d’un problème de décolonisation, comme la Palestine. D’ailleurs, si l’on ajoute à l’équation l’accord israélo-marocain, qui n’est autre que l’occupation en échange de l’occupation, l’Algérie, que le MAK appelle encore

va trouver là un alibi pour ne rien faire en interne, occupée par l’urgence des menaces externes. Avec ces paramètres, un roi, des généraux, un royaume, une République, un guitariste kabyle, la logique des axes, la pauvreté et le chômage, y a-t-il une solution ? Oui, une nouvelle génération de dirigeants, au Maroc et en Algérie, y compris en Kabylie, qui auraient en commun une vue plus apaisée sur la construction de l’ensemble maghrébin en intégrant les Berbères du Rif et de Kabylie, ceux du Sud ou de l’Atlas marocain, les Sahraouis et les Songhaïs ainsi que les descendants de Turcs, Arabes, Italiens ou Maltais, et ceux plus récents, du Niger ou du Mali, le problème étant tout, sauf ethnique. Gros programme, pas facile du tout. Car il est paradoxalement moins fatigant de faire la guerre, où il suffit juste de payer des soldats avec l’argent du Trésor public ou celui de l’OTAN.