El Watan (Algeria)

L’homme, le poète et le moudjahid

- A. T.

Réalisatri­ce à la radio nationale d’expression amazighe, Chaîne II, Ourida Sider vient d’éditer un nouvel ouvrage intitulé Isefra n Benhanafi (Les poèmes de Benhanafi), qu’elle a signé au Salon du livre des Ouacifs, organisé du 2 au 5 juillet. Préfacé par Youssef Nacib, docteur en lettres et en sciences humaines, l’opuscule compile une centaine de poèmes du défunt animateur, poète et producteur d’émissions, de sketchs et pièces théâtrales radiophoni­ques ayant initié plusieurs chorales kabyles, Thoulass n’Lycée, Fathma N’Soumer et El Khansa, d’où sont sorties nombre de chanteuses, dont Malika Domrane. On trouve également dans ce second ouvrage d’Ourida Sider les expression­s qu’utilisait Mohamed Benhanafi dans sa vie de tous les jours et à l’antenne. L’auteure avait publié en 2008 Benhanafi la voix de la radio Kabyle dans lequel elle propose une biographie succincte de cet homme de radio et une cinquantai­ne de ses poèmes, écrits pour des chanteurs connus tels que Idir (chanson Azger), Chérif Kheddam, Medjahed Hamid, Kaci Abdjaoui, Mouloud Habib, Anissa, Malha et la mythique chorale du lycée Fatma N’soumer de Tizi Ouzou. Le livre se voulait un hommage à cette figure emblématiq­ue de la radio kabyle décédé en mars 2012. Ourida Sider a entrepris également un long travail de recherche couronné par la réalisatio­n d’un documentai­re poignant sur la vie de Mohamed Benhanafi. Lounis Ait Menguellet reconnaît que Benhanafi était de tout temps quelqu’un qui aidait tout le monde, notamment dans le domaine artistique. «Il était le manager de tous les chanteurs», témoignait-il lors d’un hommage en «rectifiant» toutefois qu’il n’a personnell­ement jamais reçu de paroles pour ses oeuvres de la part de Mohamed Benhanafi, comme cela a été rapporté dans certains médias. «Je n’ai pas eu cette chance, malheu-reusement, de recevoir des compositio­ns de notre grand poète, je l’avoue. Ceci dit, j’aurais été très heureux de le clamer avec fierté, si c’était le cas», dira-t-il dans une déclaratio­n rapportée par El Watan. En signe de reconnaiss­ance pour son travail artistique, Benhanafi a été honoré, en février 2008, lors d’une cérémonie organisée à l’auditorium de la Radio nationale, en présence d’une pléiade d’artistes. Ourida Sider, qui avait travaillé avec lui à la radio, confie : «Belhanafi n’aimait pas trop parler de lui. Il préférait parler d’autres choses. Il n’y avait que deux choses importante­s dans sa vie : sa famille et la radio», résume l’ancienne animatrice. Benhanafi, de son vrai nom Aït Tahar Mohamed est né le 7 février 1927 au village Sidi Atmane, dans la région de Larbaâ Nath Ouacif. Après le déclenchem­ent de la guerre de Libération nationale, il a été désigné commissair­e de la zone du secteur 2 de la wilaya de Tiaret. A l’indépendan­ce, il rentrera à Alger avec sa famille pour entamer une carrière remarquabl­e à la radio.

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