DÉCOUVERTE ARCHÉOLOGIQUE SUR LES MONTS D’EL KERMA
Il ne se passe pratiquement pas une année sans qu’une découverte archéologique importante ne voit le jour à Boumerdès dont le littoral et même audelà, est riche en vestiges qui remontent à des siècles. En effet, M. Gana Farid, archéologue, a dernièrement mis au jour une citerne en pierres datant de l’ère ottomane au lieu-dit Imazighene sur les hauteurs d’El Kerma, localité située à moins de deux kilomètres du chef-lieu de wilaya dont elle dépend. Il explique que le site se trouve à la place d’une dechra qui existait au temps de la colonisation française mais dont les habitants avaient été déplacés par les forces coloniales. En fait, ces populations vivaient sur un site connu sous le nom de Bordj El Atrak (Fort turc). On y décèle les vestiges de vieilles habitations en pierres renforcées par un ciment naturel. La partie souterraine demeure encore inconnue. Mais, M. Gana a pu emprunter une grotte qui s’enfonce sous terre et qui nécessite plus d’investigations. Malheureusement, le site fait l’objet d’actes de pillage. La recherche de pièces anciennes très prisées par des collectionneurs clandestins est leur seul souci au mépris de la préservation du site et des enseignements historiques qu’il peut apporter. D’ailleurs, même alertée, la direction de la culture dont une commission s’est déplacée sur les lieux pour prendre des photos et examiner des échantillons des vestiges, n’a entrepris aucune mesure de protection. Plusieurs sites qui se trouvent tout au long du littoral de la wilaya, qui était probablement un important comptoir de commerce, sont dans la même situation. Faut-il rappeler que le site de Mersa El Hadjdj (actuellement Zemmouri El Bahri) où des fouilles sont menées par des équipes spécialisées, n’a pu être sauvé que grâce à la vigilance de citoyens amateurs d’archéologie et d’histoire qui avait longtemps signalé le site avant que, une dizaine d’années plus tard, les autorités ne consentent à lui accorder l’importance méritée. Pourtant, il s’agit d’une cité enfouie datant de l’ère antique et, peut-être plus, si l’hypothèse d’une couche supérieure cachant une autre couche plus ancienne vient à être vérifiée.