«L’Algérie doit adhérer à l’OHADA»
L’avocat d’affaires Nasr Eddine Lezzar a plaidé, lors d’une rencontre sur la place économique de l’Algérie sur le continent africain, pour l’adhésion du plus grand pays du continent à l’Organisation de l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). Il est bien heureux de ratifier l’adhésion à la Zone africaine de libre échange, mais il faut également penser à faciliter, fluidifier et sécuriser les échanges à travers un levier comme l’OHADA auquel l’Algérie n’a pas encore souscrit regrette l’avocat d’affaires. «La Zlecaf est un instrument double, il porte à la fois l’objectif de création d’un marché commun africain, une perspective à long terme, et dans ce cadre la, tout algérien qui va commercer en Afrique pourra le faire comme dans son propre pays. Mais il y a des phases à cela qui sont progressives pour arriver au démantèlement tarifaire, malheureusement, il y a très peu de communication autour de cela. Aussi, les opérateurs africains pourront aussi commercer en Algérie comme dans leur propre pays. On arrivera au stade ultime de cet instrument théoriquement en 2026, mais il me semble que ce sera pour plus tard. Autre objectif de cet instrument, c’est aussi le libre échange, c’est-à-dire que les mêmes conditions d’installation des opérateurs économiques seront en vigueur dans les pays adhérents, une sorte de marché commun avec un pendant lié à la libre circulation des personnes qui, sur le plan juridique, ne pose aucun problème, mais plutôt sur le plan matériel qu’il en posera notamment l’absence de transport etc.», explique maître Lezzar en regrettant que les conventions bilatérales d‘investissement signées entre l’Algérie et d’autres pays africains ne sont pas appliquées. «L’Algérie compte de nombreux traités bilatéraux d’investissement signés mais non appliqués, ce qui est paradoxal et incompréhensible. Cela mérite une réflexion profonde», dit-il. Ceci, et d’exhorter les Etats africains à ne pas tomber dans le piège de vendre une main-d’oeuvre à bas coût pour attirer les investisseurs. «Ce serait plaider contre leurs peuples», alerte l’avocat.