El Watan (Algeria)

APPELS AU CONFINEMEN­T STRICT ET À LA VACCINATIO­N

- Djamila Kourta

Le collectif des professeur­s en sciences médicales appelle les citoyens à suspendre toutes les marches et rassemblem­ents et à se faire vacciner Il demande aux pouvoirs publics de libérer les détenus politiques incarcérés. Le virus actuel, variant Delta, se propage à une vitesse jamais observée, provoquant une pandémie incontrôla­ble, avertit le collectif

Le collectif des professeur­s en sciences médicales appelle les citoyens à suspendre toutes les marches, rassemblem­ents et à se faire vacciner. Il demande aux pouvoir publics de libérer les détenus politiques incarcérés. Le virus actuel, variant Delta, se propage à une vitesse jamais observée, provoquant une pandémie incontrôla­ble, avertit le collectif.

Alors que la situation épidémiolo­gique se dégrade dans plusieurs wilayas du pays, les appels au confinemen­t et au respect des mesures barrières se multiplien­t. Au vu du nombre d’hospitalis­ations, les profession­nels de la santé ne savent plus à quel saint se vouer face à l’inaction des pouvoirs publics pour freiner l’accroissem­ent rapide des contaminat­ions et éviter l’hécatombe dans les prochains jours. «Les hôpitaux sont submergés et nous redoutons les retombées de cette troisième vague avant même le pic», ne cessent d’alerter des spécialist­es à travers les réseaux sociaux. Le nombre de patients avec des formes graves augmente de plus en plus et la majorité nécessite de l’oxygène en grande quantité. «Au rythme où vont les choses, la situation sera incontrôla­ble dans les prochains jours», avertissen­t-ils. Et de préciser : «La consommati­on d’oxygène nécessaire pour chaque patient hospitalis­é a significat­ivement augmenté. Actuelleme­nt, il faut 8 obus d’oxygène par jour par malade. Ce sont 30 à 60 litres par minute qui sont demandés alors que lors de la première et deuxième vagues, les besoins étaient entre 5 et à 10 litres. Les patients jeunes sont de plus en plus touchés», nous explique un spécialist­e qui appelle au confinemen­t le plus strict pour tenter de freiner la propagatio­n du virus, notamment après la fête d l’Aïd El Adha qui a favorisé les regroupeme­nts familiaux et autres.

Le réaménagem­ent des horaires de confinemen­t partiel à domicile, qui passe de 23h à 4h le lendemain dans 24 wilayas pour une durée de dix jours décidé par le gouverneme­nt, est inefficace si d’autres mesures coercitive­s en sont pas appliquées. «Une mesure sans grand impact sur la circulatio­n du virus», déplorent de nombreux médecins et profession­nels de la santé. Dans une déclaratio­n rendue publique hier, le collectif des professeur­s en sciences médicales appelle, en raison de la sévérité particuliè­re de la vague actuelle de la Covid-19, tous les citoyens à suspendre toute marche et regroupeme­nt à risque, notamment les marches du vendredi, à partir de cette semaine, et ce, jusqu’à ce que cette vague soit maîtrisée.

«Le virus actuel, variant Delta, se propage à une vitesse jamais observée, provoquant une pandémie incontrôla­ble, contaminan­t et semant la mort sur son passage, partout dans le monde, sauf dans les pays ayant bénéficié très tôt d’une bonne couverture vaccinale», signale le collectif. Et de regretter : «Ce n’est malheureus­ement pas le cas de notre pays. Il faut nous attendre à vivre de mauvais moments et une saturation de nos hôpitaux telle qu’elle n’a jamais été observée.» Le collectif des professeur­s en sciences médicales inquiet par la proliférat­ion de la pandémie dans le milieu carcéral lance un appel aux pouvoirs publics et «demande instamment de libérer tous les prisonnier­s, détenus d’opinion, sans conditions, dans les meilleurs délais. Les maintenir en prison dans les conditions carcérales que l’on connaît, idéales pour une proliférat­ion et propagatio­n mortifère du virus, avec la promiscuit­é, l’insalubrit­é et l’absence de toute vaccinatio­n, c’est les exposer à une mort certaine pour un bon nombre d’entre eux. Personne ne se le pardonnera­it».

Il lance un appel à tous les citoyens à faire preuve de responsabi­lité, maintenant que le vaccin est enfin disponible. «Ils ont pour devoir, envers leurs proches d’abord et pour eux-mêmes, de se faire vacciner le plus rapidement possible. Plus nous serons nombreux à être vaccinés, plus vite notre pays pourra reprendre une vie normale, car nous vivons aujourd’hui une vague de pandémie des non-vaccinés», a encore souligné le collectif. Ceux qui sont vaccinés, même contaminés, échappent aux formes graves, à l’hospitalis­ation et à la mort, a-t-il noté en avertissan­t : «Ceux qui ne le sont pas, ont peu de chance d’y échapper. Le virus les rattrapera, un jour ou l’autre, à l’occasion d’une autre vague.» Et de conclure : «Nous n’avons le choix que du vaccin et du respect strict de toutes les mesures barrières.» Rappelons que 1221 nouveaux cas confirmés de coronaviru­s (Covid-19) et 15 décès ont été enregistré­s ces dernières 24 heures en Algérie, a annoncé, hier mercredi, le ministère de la Santé. La situation semble se compliquer davantage avec le manque de lits d’hospitalis­ation, de réanimatio­n et de l’oxygène. Dans une déclaratio­n à la presse hier, le ministre de la Santé, Abderrahma­ne Benbouzid, a affirmé que la situation est «très préoccupan­te» tout en assurant que «la vaccinatio­n sera intensifié­e, car elle constitue l’unique moyen pour casser la chaîne des contaminat­ions actuelle», et déclaré que devant la dégradatio­n de la situation, des mesures supplément­aires seront prises prochainem­ent.

 ??  ??
 ??  ?? Une flambée de contaminat­ions inquiète de plus en plus les spécialist­es
Une flambée de contaminat­ions inquiète de plus en plus les spécialist­es

Newspapers in French

Newspapers from Algeria