APPELS AU CONFINEMENT STRICT ET À LA VACCINATION
Le collectif des professeurs en sciences médicales appelle les citoyens à suspendre toutes les marches et rassemblements et à se faire vacciner Il demande aux pouvoirs publics de libérer les détenus politiques incarcérés. Le virus actuel, variant Delta, se propage à une vitesse jamais observée, provoquant une pandémie incontrôlable, avertit le collectif
Le collectif des professeurs en sciences médicales appelle les citoyens à suspendre toutes les marches, rassemblements et à se faire vacciner. Il demande aux pouvoir publics de libérer les détenus politiques incarcérés. Le virus actuel, variant Delta, se propage à une vitesse jamais observée, provoquant une pandémie incontrôlable, avertit le collectif.
Alors que la situation épidémiologique se dégrade dans plusieurs wilayas du pays, les appels au confinement et au respect des mesures barrières se multiplient. Au vu du nombre d’hospitalisations, les professionnels de la santé ne savent plus à quel saint se vouer face à l’inaction des pouvoirs publics pour freiner l’accroissement rapide des contaminations et éviter l’hécatombe dans les prochains jours. «Les hôpitaux sont submergés et nous redoutons les retombées de cette troisième vague avant même le pic», ne cessent d’alerter des spécialistes à travers les réseaux sociaux. Le nombre de patients avec des formes graves augmente de plus en plus et la majorité nécessite de l’oxygène en grande quantité. «Au rythme où vont les choses, la situation sera incontrôlable dans les prochains jours», avertissent-ils. Et de préciser : «La consommation d’oxygène nécessaire pour chaque patient hospitalisé a significativement augmenté. Actuellement, il faut 8 obus d’oxygène par jour par malade. Ce sont 30 à 60 litres par minute qui sont demandés alors que lors de la première et deuxième vagues, les besoins étaient entre 5 et à 10 litres. Les patients jeunes sont de plus en plus touchés», nous explique un spécialiste qui appelle au confinement le plus strict pour tenter de freiner la propagation du virus, notamment après la fête d l’Aïd El Adha qui a favorisé les regroupements familiaux et autres.
Le réaménagement des horaires de confinement partiel à domicile, qui passe de 23h à 4h le lendemain dans 24 wilayas pour une durée de dix jours décidé par le gouvernement, est inefficace si d’autres mesures coercitives en sont pas appliquées. «Une mesure sans grand impact sur la circulation du virus», déplorent de nombreux médecins et professionnels de la santé. Dans une déclaration rendue publique hier, le collectif des professeurs en sciences médicales appelle, en raison de la sévérité particulière de la vague actuelle de la Covid-19, tous les citoyens à suspendre toute marche et regroupement à risque, notamment les marches du vendredi, à partir de cette semaine, et ce, jusqu’à ce que cette vague soit maîtrisée.
«Le virus actuel, variant Delta, se propage à une vitesse jamais observée, provoquant une pandémie incontrôlable, contaminant et semant la mort sur son passage, partout dans le monde, sauf dans les pays ayant bénéficié très tôt d’une bonne couverture vaccinale», signale le collectif. Et de regretter : «Ce n’est malheureusement pas le cas de notre pays. Il faut nous attendre à vivre de mauvais moments et une saturation de nos hôpitaux telle qu’elle n’a jamais été observée.» Le collectif des professeurs en sciences médicales inquiet par la prolifération de la pandémie dans le milieu carcéral lance un appel aux pouvoirs publics et «demande instamment de libérer tous les prisonniers, détenus d’opinion, sans conditions, dans les meilleurs délais. Les maintenir en prison dans les conditions carcérales que l’on connaît, idéales pour une prolifération et propagation mortifère du virus, avec la promiscuité, l’insalubrité et l’absence de toute vaccination, c’est les exposer à une mort certaine pour un bon nombre d’entre eux. Personne ne se le pardonnerait».
Il lance un appel à tous les citoyens à faire preuve de responsabilité, maintenant que le vaccin est enfin disponible. «Ils ont pour devoir, envers leurs proches d’abord et pour eux-mêmes, de se faire vacciner le plus rapidement possible. Plus nous serons nombreux à être vaccinés, plus vite notre pays pourra reprendre une vie normale, car nous vivons aujourd’hui une vague de pandémie des non-vaccinés», a encore souligné le collectif. Ceux qui sont vaccinés, même contaminés, échappent aux formes graves, à l’hospitalisation et à la mort, a-t-il noté en avertissant : «Ceux qui ne le sont pas, ont peu de chance d’y échapper. Le virus les rattrapera, un jour ou l’autre, à l’occasion d’une autre vague.» Et de conclure : «Nous n’avons le choix que du vaccin et du respect strict de toutes les mesures barrières.» Rappelons que 1221 nouveaux cas confirmés de coronavirus (Covid-19) et 15 décès ont été enregistrés ces dernières 24 heures en Algérie, a annoncé, hier mercredi, le ministère de la Santé. La situation semble se compliquer davantage avec le manque de lits d’hospitalisation, de réanimation et de l’oxygène. Dans une déclaration à la presse hier, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a affirmé que la situation est «très préoccupante» tout en assurant que «la vaccination sera intensifiée, car elle constitue l’unique moyen pour casser la chaîne des contaminations actuelle», et déclaré que devant la dégradation de la situation, des mesures supplémentaires seront prises prochainement.