Allô Alger
Ceux qui nous écoutent sont écoutés, ceux qui fouillent nos vies privées ont la leur fouillée, ceux qui espionnent toujours les militants, politiques, journalistes ou chefs d’entreprise sont aussi espionnés. C’est ainsi que le Maroc aurait réussi à mettre sur écoute pas moins que la famille Bouteflika, les ministres des Affaires étrangères, le général Tartag, Bouazza et Bendaoud, anciens patrons des services secrets, Gaïd Salah, son fils et son secrétaire particulier et même l’actuel chef d’état-major, Saïd Chengriha, selon les données révélées par le consortium de médias. Alors que des dizaines de détenus d’opinion ont passé l’Aïd en prison, accusés d’atteinte à la sécurité de l’Etat, on peut se demander qui est chargé de la sécurité de l’Etat et exiger la libération de tous ces innocents. Si l’acte d’espionnage est condamnable, et pour le Maroc, hostile, assimilable à un acte de guerre, au niveau interne, le régime, qui déteste la presse privée et les ONG, les accusant d’être à la solde d’une main étrangère et leur faisant la chasse, traquant les journalistes pour les mettre en prison, doit réaliser que c’est grâce à un groupe de journaux privés et d’une ONG, Amnesty International, que l’enquête a montré que les plus hauts dirigeants algériens sont écoutés et délivrent des secrets défense sans qu’ils le savent, l’information n’étant pas venue de l’EPTV, de la presse publique ou parapublique du pays. Là encore, avec ce trou sécuritaire, le régime doit revoir le monopole de la publicité en montrant un peu plus de respect aux médias indépendants. Mais il y a une bonne nouvelle, le prix des portables va chuter, tous ceux qui pensent être écoutés vont s’en débarrasser, et mieux, tous ceux qui ont un iPhone en répétant sans cesse l’argument de vente d’Apple assurant qu’il est sûr et exempt de virus, «ce qui se passe sur
votre iPhone reste sur votre iPhone», vont devoir revoir leur copie. C’est le cadeau de l’Aïd, les propriétaires de iPhones vont enfin se calmer un peu.