Vers une «Journée nationale de la laïcité»
Après la suppression par le gouvernement français de l’Observatoire de la laïcité (présidé par l’ancien ministre Jean-Louis Bianco), un comité interministériel de la laïcité est voué à lui succéder dès cette semaine. Il devrait se réunir jeudi prochain pour sa constitution formelle en présence du Premier ministre Jean Castex. Symboliquement, selon le Journal du dimanche, le comité devrait annoncer à cette occasion l’instauration d’une Journée nationale de la laïcité, le 9 décembre. Les ministres Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale), Amélie de Montchalin (Transformation et Fonction publiques) et Marlène Schiappa (Citoyenneté) seront présents. «Ce comité permettra de mettre en oeuvre les nouvelles dispositions prévues par le projet de loi [PJL] sur le séparatisme et, au-delà, d’assurer la protection de notre modèle de laïcité», a expliqué la ministre Marlène Schiappa qui a porté le projet. Pour elle, il s’agira de «coordonner les ministères, dans une logique opérationnelle concrète, afin de ne plus laisser passer les atteintes à la laïcité».
Le gouvernement français considérait trop accommodante la vision de la laïcité par l’instance présidée par Jean-Louis Bianco et dirigée par Nicolas Cadène. Ce qu’avaient dénoncé les anciens responsables de l’instance qui ont annoncé en juin dernier créer à leur tour une association indépendance : ‘‘Vigie de la laïcité’’. Dans une tribune au Monde, M. Bianco estimait que « de nos jours, la laïcité est souvent manipulée, comme si elle devait − et pouvait à elle seule − résoudre tous les problèmes de la société. Elle est alors une ressource utilisée pour mener des combats idéologiques et politiques, elle divise… au lieu de rassembler». Dans l’association figurent Nicolas Cadène, Dounia Bouzar (présidente de l’association Coexister), Radia Bakkouch mais aussi le père de la ministre Marlène Schiappa, Jean-Marc Schiappa. Pour cette association, «la vigilance doit éviter que la laïcité dévie de son cadre juridique éprouvé, et se coupe de la philosophie politique libérale contenue dans la loi de 1905 qui l’a toujours guidée».