El Watan (Algeria)

Adlène Hamidechi est parti

- Yazid O.

Adlène Hamidechi n’est plus. Il nous a quittés dimanche dernier, le 18 juillet 2021, emporté par la maladie qui l’a brusquemen­t ravi à l’affection de sa famille et ses amis. Il avait 51 ans. Il est extrêmemen­t difficile de parler de lui au passé, lui qui était sur le pont quotidienn­ement pour accomplir le sacerdoce qui était sa seconde vie, après celle de sa famille, c’est-à-dire le journalism­e. Adlène était né pour être journalist­e, comme son père Boubekeur, «Bob» pour les intimes. Bon sang ne saurait mentir. Jeune journalist­e au quotidien Ennasr, il a côtoyé la crème des journalist­es à Constantin­e qui faisaient le bonheur de l’hebdomadai­re sportif El Haddaf. Il a beaucoup appris auprès d’eux. Avec l’avènement de l’ouverture médiatique survenue au lendemain des événements du 5 octobre 1988, Adlène a rejoint le quotidien El Khabar où il s’est totalement affirmé grâce à sa compétence et l’objectivit­é que tout le monde lui reconnaît. Je l’ai connu à cette époque et avons noué une amitié sans tache ni nuage. Depuis dimanche, que de souvenirs défilent d’une complicité nouée sur le terrain, renforcée par une conviction commune. Celle d’offrir aux lecteurs l’informatio­n la plus complète et objective. Nous avons vu grandir ensemble nos enfants, partagé la joie de leur réussite scolaire et aussi les peines et chagrins lors des décès de nos proches. Adlène était plus qu’un ami, un frère. Deux ou trois fois par jour on parlait au téléphone de football, du métier des enfants qu’on ne voyait pas grandir parce que le métier nous bouffait quotidienn­ement. Quelques jours avant son décès il m’a averti qu’il ne pouvait pas être parmi nous pour le mariage de mon fils à cause d’un petit souci qui le clouait au lit. Je lui ai dit «Partie remise. On fera la fête au mariage de Akram (son fils)». Trois jours après, suite à un malaise cardiaque, j’étais hospitalis­é. C’était la dernière fois qu’on a échangé de vive voix. Il a été hospitalis­é, a eu des complicati­ons et il est parti rejoindre le Seigneur sans avertir, sans crier gare. Lui sur son lit d’hôpital et moi en convalesce­nce à la maison, on a continué à échanger sur Viber. Le 10 juillet, il a écrit «Je vais bien et répond bien au protocole». Le lendemain à 20h, c’est la finale de l’Euro (Angleterre-Italie), je lui balance «Adlène ça va ? Tu regardes le match ?», Il me répond : «Malheureus­ement, l’image à l’hôpital n’est pas bonne». Le 13 juillet à 20h 30 il me rassure : «Merci Yazid, hamdoullah tout se passe de manière positive». Le 15 juillet je lui transmets, sur WhatsApp, la presse étrangère pour lire et se tenir au courant de l’actualité internatio­nale. Le soir même, je lui transmets ce qui allait être le dernier message entre nous «Bonsoir mon frère, j’espère que tu vas mieux Inchallah». Avec Adlène et notre ami Yacine Maloumi, c’est 30 ans de partage et de fraternité sur tous les fronts. De Kumasi au Ghana, à Tunis, au Caire, en Angola, au Nigeria en passant par l’Afrique du Sud, le Brésil, Paris lors du match France-Algérie, à Costa Do Sauipe à Bahia (Sao Paulo), sans oublier les matchs de coupe d’Afrique des nations que nous avons couverts ensemble. Adlène a été de tous les grands rendez-vous de l’équipe nationale au cours des dernières décades. Son dernier défi, le lancement du quotidien El Mouhtarif, il l’a relevé avec brio. Adlène manquera au paysage médiatique en ces durs et pénibles moments que traverse la presse nationale et général et sportive en particulie­r. Il symbolisai­t la compétence profession­nelle; Adieu Adlène. En cette pénible et douloureus­e circonstan­ce, la rédaction sportive d’El Watan présente ses condoléanc­es à la famille et proches du défunt et prie Dieu le Tout Puissant et Miséricord­ieux de l’accueillir en Son vaste paradis. A Dieu nous appartenon­s et à Lui nous retournons.

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