LES CHU DE BOUIRA CONFRONTÉS À UNE PÉNURIE D’OXYGÈNE
Les hôpitaux du pays sont sous pression pour cause d’une recrudescence importante des contaminations au coronavirus. La troisième vague épidémique d’une ampleur inédite frappe le pays. Les hôpitaux sont débordés par l’explosion des cas de Covid. La situation est plus qu’inquiétante. Les établissements sanitaires qui font face, depuis des semaines, à un flux incessant de patients manquent également d’oxygène. La situation est qualifiée de préoccupante par les professionnels de la santé. «Le manque d’oxygène touche pratiquement toutes les structures sanitaires du pays. C’est vraiment inquiétant», a déploré le Dr Henni, chef de service de la prévention à la Direction de la santé publique (DSP) de la wilaya de Bouira, contacté hier par téléphone. Dans la région, le nombre de malades admis dans les services destinés à la prise en charge des patients déclarés positifs au coronavirus est en constante hausse, a-t-on précisé de même source. Le taux d’occupation des lits, qui était la semaine passée de 45%, augmente de jour en jour, a alerté le Dr Henni, appelant les citoyens à se faire vacciner pour éviter des situations compliquées et difficiles à gérer mais surtout alléger un tant soit peu la pression sur le personnel soignant. Aucune explication fiable n’a été donnée par rapport au manque d’oxygène touchant presque l’ensemble des hôpitaux du pays. 59 ans après l’indépendance, l’Algérie peine toujours à développer son secteur de la santé et surtout son industrie pharmaceutique. Pourtant, des budgets faramineux ont été injectés dans le cadre des différents programmes. L’urgence est de trouver des solutions pour la distribution de l’oxygène depuis les «unités» de production à travers le pays, a-t-on indiqué. La crise sanitaire a levé le voile sur la décadence avancée de l’économie du pays, mais surtout sur la gestion hasardeuse du secteur de la santé. Dans la wilaya de Bouira, une importante usine destinée à la production des gaz industriels et médicaux peine aussi à répondre aux besoins nationaux.
Quasiment en situation de monopole, l’usine Linde Gas, située à la zone industrielle d’Oued El Berdi, est en activité depuis presque un demisiècle. Dans un entretien accordé à El Watan (lire notre édition du 13 décembre 2020), un responsable de l’usine en question a souligné, au sujet de la production de l’oxygène destiné aux hôpitaux, que l’objectif est de satisfaire la demande locale sans se diriger vers l’importation de ce produit stratégique, et indiqué aussi que la consommation a augmenté à 2, voire 3 fois plus que la normale dans certains cas (partie livrée par Linde Gas Algérie), ce qui pousse toute la chaîne d’approvisionnement à suivre un rythme ardu, qui est dans certaines situations de plusieurs fois le standard habituel, à partir des installations de production vrac jusqu’aux lits des malades.