El Watan (Algeria)

«Après 17h, notre village est isolé !»

Les habitants réclament une liaison directe vers le chef-lieu, qui existait déjà entre 1984 et 1998, avant de disparaîtr­e durant la décennie noire.

- Karim Dadci

Les habitants de Beni Mezline, commune excentrée par rapport au CW126, située à 20 km à l’est de Guelma, dans la daïra de Guelaat Bousbaâ ont saisi les autorités de la wilaya dans une doléance qui incite à une décision franche et définitive pour mettre à leur dispositio­n plus de bus, non pas en direction de Boumahra Ahmed, terminus des transports en commun pour cette commune, mais à destinatio­n de Guelma. «Après 17h, les 3 bus qui assurent les rotations entre Beni Mezline et Boumahra Ahmed s’arrêtent. Là n’est pas le problème puisque nous le vivons depuis des années au même titre que l’escale forcée pour reprendre un autre bus en direction de Guelma. Nous réclamons une liaison directe vers Guelma. Beaucoup travaillen­t hors wilaya, sans oublier les étudiants et les personnes âgées qui se déplacent pour des problèmes de santé», ont révélé à El Watan des habitants exaspérés par cette situation. «Celui qui s’attarde au-delà de 17h ici sera contraint de prendre un taxi clandestin. Ça lui coûtera 1000 DA la course pour Guelma et 400 DA vers Boumahra Ahmed. Et c’est la même chose pour les habitants qui veulent rentrer chez eux après 17h», ont-ils précisé. «Entre 1984 et 1998, des bus assuraient le transport des habitants entre Beni Mezline et Guelma. Mais depuis nous vivons le calvaire», ont témoigné nos interlocut­eurs. Les plaignants ont joint la parole à l’écrit, dont El Watan détient des copies.

Un paquet de correspond­ances, dont la dernière en date a été adressée au ministère des Transports et des Travaux publics.

Mais qu’en est-il au juste ? «Durant la décennie noire, la commune de Beni Mezline disposait de deux lignes en direction de Guelma. Mais les deux bus ont été incendiés. Ils ont été vendus aux enchères publiques. J’ai demandé à la direction des transports pour réactiver les deux lignes. L’octroi des lignes est gelé depuis très longtemps», a déclaré à El Watan le P/APC de Beni Mezline. Et de préciser : «Pour le cas des bus intercommu­naux urbains du secteur public, la chose est impossible, car Beni Mezline est une commune rurale.» Nous l’aurons compris, la situation semble bloquée. À l’exception du transport scolaire, le transport sanitaire par ambulance est lui aussi hors service depuis des années dans cette commune. «Notre ambulance est accidentée. Nous attendons les équipement­s et l’affectatio­n du staff médical pour notre nouvelle et spacieuse salle de soins aménagée dans l’ex-détachemen­t de la garde communale», soutient le P/APC. Notons enfin que la commune de Beni Mezline administre deux agglomérat­ions secondaire­s, Soltani Chabi et Nador pour une population totale de 5945 âmes. Le cas du transport à Nador est similaire à celui de Beni Mezline puisque le village n’est pas desservi, car excentré d’un kilomètre par rapport la RN20, axe routier GuelmaBouc­hegoufSouk Ahras. À noter que le transport dans cette localité n’a pas été assuré le premier et deuxième jours de l’Aïd El Adha sur la ligne Beni Mezline-Boumahra Ahmed, selon les déclaratio­ns des habitants.

 ??  ?? Les citoyens vivent un véritable calvaire
Les citoyens vivent un véritable calvaire

Newspapers in French

Newspapers from Algeria