Le comédien Abdelmalek Boussahel n’est plus
Le monde du théâtre est en deuil à Sétif. Comédien et gentleman, Abdelmalek Boussahel, qui humait le 4e art, a rendu l’âme, jeudi en début de soirée. La terrible nouvelle est tombée tel un couperet. Elle a attristé les parents, les proches et sa deuxième famille des planches, laquelle perd un être cher. Le comédien au coeur gros a été emporté par la maudite pandémie. Ne pouvant rien faire devant la loi divine, Abdelmalek cède le témoin à l’hôpital de Bougaâ où il était hospitalisé. Avec le départ d’Abdelmalek -l’enfant de Tandja-, le mouvement théâtral sétifien perd un pilier. «Les mots me trahissent. Je suis étreint par une terrible émotion, car on vient de perdre un ami, un frère et un grand militant du théâtre. Je suis bouleversé», éclate en sanglots Nori Camacho, un ami du défunt. Abattu, le comédien Toufik Mezaache reste sans voix. «Universitaire, le défunt avait le théâtre dans le sang. Il se distinguait par sa bonne humeur. Auteur de plusieurs pièces dont Marhoudj et Djifa à la rassif, Abdelmalek, qui a joué un grand rôle dans Aamar ya nassi est l’exemple type de l’artiste authentique. Il serait difficile pour ne pas dire impossible de remplacer le défunt, qui avait consacré les plus belles années de sa vie au service des planches», précise notre interlocuteur ne pouvant cacher sa blessure. Pour Faicel Douag -membre de sa troupe Coopérative culturelle théâtre de Sétif, le défunt est une bibliothèque. «Abdelmalek est un homme d’une très grande culture. Disposant d’une bibliothèque de plus de 300 livres se rapportant au théâtre, le défunt maîtrisait son sujet. Ses pièces telles que Madjnanine, Blad N’has, Faroun nous rappelleront et pour longtemps son oeuvre», dira-t-il. Pleurant à chaudes larmes la disparition d’un ami, d’un compagnon de route, de nombreux artistes de la capitale des Hauts-Plateaux gardant en mémoire son sourire, sa bonne humeur, ont tenu à rendre hommage à Abdelmalek (56 ans) reposant depuis hier vendredi au cimetière de Sid El Khier.