Le pétrole fait du surplace après avoir recouvré ses pertes
Le Brent Brent et le WTI sont désormais en terrain positif sur la semaine, une situation difficile à imaginer lundi en fin de séance lorsqu’ils avaient effacé en une seule journée les gains d’un mois et demi, chutant respectivement de 6,75% et 7,50%.
Les prix du pétrole évoluaient proches de l’équilibre hier vendredi, les investisseurs semblant faire une pause après avoir rattrapé durant la semaine la lourde chute de lundi dernier. Vers 9h30 GMT (11h30 HEC), le baril de Brent Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 73,80 dollars à Londres, en très légère hausse de 0,01% par rapport à la clôture de jeudi. A New York, le baril américain de WTI, pour le même mois, gagnait lui aussi 0,01% à 71,92 dollars. Le Brent Brent et le WTI sont désormais en terrain positif sur la semaine, une situation difficile à imaginer lundi en fin de séance lorsqu’ils avaient effacé en une seule journée les gains d’un mois et demi, chutant respectivement de 6,75% et 7,50%. La remontée tout au long de la semaine «montre que l’accord de l’OPEP+» trouvé dimanche est bien à même «de soutenir les prix, du moins à court et moyen terme», explique Eugen Weinberg, analyste de Commerzbank. Après deux semaines de blocage, les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix alliés via l’accord OPEP+ ont finalement convenu le 18 juillet d’un relèvement graduel de la production jusqu’en septembre 2022. L’accord prévoit que l’ensemble du groupe OPEP+ augmente sa production de 400 000 barils par jour chaque mois à partir d’août. Cette augmentation mesurée de la production «maintient la tension sur l’offre» et l’accord, même tardif, «souligne l’unité» du cartel, a continué M. Weinberg. De plus, la production hors OPEP ne repart pas comme pourraient l’encourager des prix actuellement relativement élevés, laissant pour le moment le marché dans une situation de déficit. A l’image de celle du premier producteur mondial, les Etats-Unis, restée stable la semaine dernière à 11,4 millions de barils par jour selon des données partagées mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). L’inauguration jeudi dernier d’un nouveau terminal pétrolier iranien dans un port sur la mer d’Oman qui devrait permettre à Téhéran de s’affranchir du goulet d’étranglement que représente le détroit d’Ormuz mais aussi de peser dans les négociations sur son programme nucléaire n’a pas eu d’impact sur les prix. Les marchés du brut ne réagissaient à cette annonce. Les cours du Brent et du WTI affichant une faible hausse, peut-être à cause d’une première cargaison «relativement petite» à la destination «pas encore claire», reprend M. Midgley, interrogé par l’AFP. Car cette annonce, faite en personne par le président iranien Hassan Rohani dans un discours retransmis à la télévision d’Etat, est aussi un signal politique, relève Helima Croft, analyste de RBC. Elle témoigne que l’Iran est prêt à «pousser encore le bouchon un peu plus loin» avant la reprise des négociations sur son programme nucléaire en août, explique Mme Croft à l’AFP. Si Téhéran est actuellement hors jeu sur le marché pétrolier, elle continue néanmoins de produire du pétrole et d’exporter sous le manteau, principalement vers la Chine, écrit l’agence française. Le pays a produit en juin 2,47 millions de barils par jour de pétrole brut, selon les derniers chiffres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dont le pays fait partie. A titre de comparaison, l’offre mondiale sur ce même mois de juin est de 95,6 millions de barils par jour, selon les dernières données l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Ses exportations sont de l’ordre de 700 000 barils par jour cette année, soit deux fois plus que l’an passé, calculent les experts de Kpler qui surveillent par satellite les va-et-vient des navires. Il y a exactement trois ans, avant l’avalanche de sanctions économiques et financières américaines, Téhéran produisait 3,79 millions de barils chaque jour. Si les négociations venaient à aboutir, l’allègement des sanctions doublé de ces nouvelles infrastructures entraînerait le retour sur le marché d’un volume important de pétrole estimé à 1,7 million de barils par jour d’ici début 2022, toujours selon les analystes de Kpler, rapporte l’AFP.