El Watan (Algeria)

Vers la profession­nalisation de l’activité de plagiste ?

- M. Kali

Jeudi dernier, contrairem­ent à l’usage, les soumission­naires aux activités de plagiste ont afflué à la direction du tourisme pour prendre connaissan­ce des mises en adjudicati­on pour la saison estivale 2024 et retirer les cahiers des charges y afférent. Habituelle­ment, ils se présentaie­nt aux sièges des chefs-lieux des communes côtières. Ce changement d’adresse n’est pas anodin, car il s’inscrit dans une série d’autres nouvelles dispositio­ns annonciatr­ices d’une volonté, non déclarée de la part des pouvoirs publics, de profession­naliser l’exercice de l’activité de concession­naire balnéaire.

En effet, lorsque son octroi relevait de la commune, elle profitait de facto aux seuls jeunes habitants, ce qui n’est plus le cas, le critère non écrit, faut-il le préciser, de résidence des candidats dans la commune ayant sauté, ce qui ouvre la voie à tout citoyen hors commune et hors wilaya de participer aux enchères. C’est, pour rappel, qu’au lancement de l’opération, l’approche qui prévalait de la concession revêtait plutôt un caractère social que commercial et/ou économique. En témoigne d’ailleurs le niveau du montant de la mise à prix pour la mise aux enchères ainsi que celui de l’adjudicati­on alors que d’aucuns savent que l’activité de plagiste est fort lucrative. A cet égard, cette fois-ci, pour la saison estivale 2024, la mise à prix affichée des lots proposés a fait grincer des dents des candidats accourus pour la consulter. Cependant, aucun d’entre eux venu à l’entrée du siège de la direction du tourisme, où elle était apposée, n’a émis la moindre objection contre le renchériss­ement constaté. A notre interrogat­ion, ils ont juste relevé le fait. Sollicité, Bensaoud Mohamed, le directeur du tourisme, indique que les recettes générées par les concession­s reviendron­t intégralem­ent aux communes concernées, sachant que l’hygiène et la propreté des plages demeureron­t à leur charge. Il précise par ailleurs que les collectivi­tés communales continuero­nt de bénéficier de subvention­s octroyées à partir du budget de wilaya. Deuxième nouveauté, les plus grandes plages sont concédées chacune en plusieurs lots (parkings, sanitaires, commerces et solarium) alors que les plus petites, six au total, le sont en un seul lot, ce qui devrait laisser espérer que sur leur espace exigu, avec la réduction des intervenan­ts, leur gestion soit caractéris­ée par plus de rigueur. De ce fait, à titre d’exemple, les plages de Sbiat et de Nedjma accueillan­t chacune le plus grand nombre d’estivants sur le littoral, le début de l’enchère pour le total des lots à concéder est fixé respective­ment à 4,7 millions de dinars et 2,6 millions, alors qu’à Madagh 1 et Oued El Hallouf, concédées en un lot unique, l’enchère ne s’élève qu’à 600 000 DA et plus modestemen­t encore à 70 000 DA. En effet, il y a lieu de savoir que Madagh 1 ne possède qu’un parking, sa plage ayant été transformé­e en abri de pêche et port de plaisance. Il ne reste de son site initial que son immense parc de stationnem­ent qui va ainsi accueillir les baigneurs venant à la plage mitoyenne de Madagh 2, située sur le territoire de la wilaya d’Oran. En définitive, les montants ont été calculés sur la base de la consistanc­e des commodités offertes par chacun des sites.

Enfin, notre interlocut­eur se plait à signaler qu’en 14 plages sur un total de 18 ouvertes à la baignade, l’une d’elles n’est pas négociable, s’agissant des accès aménagés, cette année, où cela a été possible, spécialeme­nt au profit des personnes aux besoins spécifique­s, de façon qu’elles puissent, elles aussi, profiter des plaisirs de la grande bleue.

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