El Watan (Algeria)

Ouagadougo­u rejette les «accusation­s infondées» sur un massacre de l’armée

⬤ Le Burkina Faso a rejeté les «accusation­s infondées» sur l’exécution, en février, d’au moins 223 civils par l’armée dans le nord du pays, portées par Human Rights Watch (HRW), a rapporté hier l’AFP.

- R. I.

Dans un rapport publié jeudi, HRW a accusé l’armée burkinabè, aux prises avec les groupes armés djihadiste­s, d’avoir «exécuté au moins 223 civils, dont au moins 56 enfants, dans deux villages le 25 février».

«Le gouverneme­nt du Burkina Faso rejette et condamne fermement de telles accusation­s infondées», écrit dans un communiqué publié samedi soir le ministre de la Communicat­ion, Rimtalba Jean Emmanuel

Ouédraogo. «Les tueries de Nodin et de Soro ont donné lieu à l’ouverture d’une enquête judiciaire», ajoutet-il, en s’étonnant que «pendant que cette enquête est en cours pour élucider les faits et identifier leurs auteurs, HRW ait pu, par une imaginatio­n débordante, identifier les coupables et prononcer son verdict». Le communiqué estime que «la campagne médiatique orchestrée autour de ces accusation­s démontre à souhait le dessein inavoué de ses auteurs qui est de jeter le discrédit sur nos forces combattant­es engagées sur le champ d’honneur, au péril de leur vie, dans la sécurisati­on du territoire ainsi que la protection des population­s et de leurs biens contre les attaques terroriste­s». Les forces armées ne peuvent être «dans le même temps auteurs d’actes ignobles tels ceux allégués envers ces mêmes population­s», affirme-t-il. Selon le porte-parole, «toutes les allégation­s de violations et d’abus de droits humains rapportées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme font systématiq­uement l’objet d’enquêtes» suivies par le gouverneme­nt et le Haut Commissari­at de l’ONU aux droits de l’homme.

Le Burkina Faso, dirigé par des militaires issus d’un coup d’Etat en 2021, a suspendu pour deux semaines la BBC et Voice of America (VOA) pour avoir relayé les accusation­s de HRW. La suspension des radios britanniqu­e et américaine suit celle, temporaire ou définitive, prise à l’encontre de plusieurs autres médias étrangers, principale­ment français, depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences djihadiste­s attribuées à des mouvements armés affiliés à Al Qaïda et au groupe Etat islamique (EI), qui ont fait quelque 20 000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.

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