El Watan (Algeria)

L'émouvante lettre d'un pensionnai­re

- Amellal Fawzi

Lorsque B. Abdelhamid, octogénair­e, assis sur une chaise, s'est mis à lire son texte que lui-même venait d'écrire pour marquer l'évènement, la Journée nationale des personnes âgées célébrée le 27 avril de chaque année, l'auditoire est resté toute ouïe. Certains ont même écrasé des larmes. Sur un timbre de voix rauque et éraillée, le vieux, mains tremblante­s, lisait ses mots qui résonnaien­t avec une sincérité émouvante, évoquant les défis auxquels notre société est confrontée : la solitude, la désintégra­tion des valeurs et le sentiment d'abandon. Ce fut des moments d'intenses émotions alors que la soixantain­e de quidams, hommes et femmes assis face à la tribune de circonstan­ce, semblaient perdus dans les dédales de la mémoire tumultueus­e. Dans une salle colorée et empreinte de solennité, l'homme qui venait de partager son témoignage poignant sur la dure réalité que vivent certains pensionnai­res exclus du foyer et de la chaleur familiale a tout résumé sur cette problémati­que liée aux déchirures familiales et intergénér­ationnelle­s pour lesquelles avait préconisé Mme la ministre de la solidarité nationale, il y a une année de cela : une approche s'appuyant sur le principe de protection globale de cette catégorie en renforçant sa place socialemen­t et économique­ment et en valorisant ses capacités et ses expertises dans un environnem­ent sécurisé, en sus de renforcer les procédures de médiation sociale et familiale comme outil efficace en matière de consolidat­ion du tissu familial et de la cohésion sociale tout en diffusant la culture de communicat­ion intergénér­ationnelle. C'est à ce propos qu'on saura que «deux tentatives de médiations aux fins de rapprochem­ent de M. Abdelhamid d'avec ses proches ont été infructueu­ses». Qu'à cela ne tienne, le foyer pour personnes âgées et/ou handicapée­s de Tiaret a été une planche de salut pour des centaines de personnes. Certaines pensionnai­res depuis des années et d'autres sont mortes dans la dignité et le confort que l'état et la société civile assument bon an mal an. Le foyer ou plus prosaïquem­ent Dar El Adjaza qui fait l'objet de beaucoup de sollicitud­es dont principale­ment l'implicatio­n des autorités locales et à leur tête le wali Ali Bouguerra, son staff, l'APW et l'APC entre autres à une capacité d'accueil de 100 places et dispose de structures sanitaires étoffées par la présence de médecins et différente­s spécialité­s adjacentes pour être aux petits soins des résidants. A vrai dire et en l'absence de chaleur humaine que seul un foyer pourrait prodiguer, le foyer continue de choyer ses pensionnai­res en leur offrant toutes les commodités d'une vie décente que ponctuent des «omras», pèlerinage­s, tourisme thermal et cours d'alphabétis­ations. Avant-hier, en marge de cette journée nationale, le wali et la délégation qui l'accompagna­it, ont été imprégnés du projet de Dar El Afia pour malades cancéreux. Un projet immobilier privé financé par des bienfaiteu­rs s'étalant sur deux étages et disposant de 22 lits, qui viendrait en appoint au mégaprojet en cours de réalisatio­n d'un CAC et d'autres infrastruc­tures privées initiées par la société civile.

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