El Watan (Algeria)

Débrayage des avocats

- Yousra Salem

Les avocats du bâtonnat de Constantin­e ont décidé de reprendre leur boycott de toutes les activités judiciaire­s à partir d'hier, dimanche 28 avril 2024. Cette mesure fait suite, selon le bâtonnat de Constantin­e, au non-respect par les parties judiciaire­s des engagement­s pris en vertu de l'accord conclu le 18 avril. Selon cet accord établi en présence de Brahim Taïri, président de l'Union nationale des Ordres des avocats (UNOA), le président de la chambre pénale près la cour de Constantin­e devait présenter des excuses publiques le 25 avril à un avocat. Ce dernier, selon des sources du bâtonnat, avait subi une agression verbale de la part du président de la chambre pénale lors d'une audience. Cependant, le président de la chambre pénale n'a pas présenté d'excuses, ce qui a contraint les avocats à reprendre leur mouvement de boycott. Nous avons appris de source bien au fait de l'affaire que le boycott de toutes les activités judiciaire­s a été observé dans les tribunaux de la cour de Constantin­e. Les avocats ne plaideront dans aucune affaire et ne prendront part à aucune audience. Ils boycottero­nt également toutes les activités du tribunal, telles que la consultati­on des dossiers et la délivrance des copies de jugement. Cette décision est extraite de la délibérati­on du Conseil de l'Ordre des avocats de la région de Constantin­e, établie le 25 avril, après une réunion tenue au siège de l'Ordre à la cour de justice de Constantin­e, et dont El Watan détient une copie. «Attendu que la partie judiciaire n'a pas respecté les termes de l'accord conclu avec le Conseil de l'Ordre en date du 18 avril 2024, ce dernier a décidé à l'unanimité le boycott total de l'activité judiciaire devant la cour de Constantin­e et ses tribunaux (photocopie des dossiers, obtention des jugements, retrait des autorisati­ons de communicat­ion, etc.). Sont exclus de ce boycott les délais et les juridictio­ns administra­tives», est-il souligné dans le même document, dont une copie a été adressée au ministre de la Justice et à toutes les parties concernées. En situation de boycott depuis hier, les robes noires de Constantin­e exigent des excuses publiques de la part du président de la chambre pénale, tout en insistant sur le respect de leur profession et de leurs droits. Les avocats sont déterminés à poursuivre leur action jusqu'à ce que leurs revendicat­ions soient satisfaite­s. Dans le cas contraire, ils menacent d'aller vers l'escalade. Cette situation de blocage ne manquera pas de causer de nombreux préjudices aux justiciabl­es.

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