El Watan (Algeria)

Evocation, hommage et reconnaiss­ance

- K. Smaïl

Un vibrant hommage a été rendu, jeudi soir au SILA, à Cheikh Ibrahim Abou Yakdan, un pionnier de l’édition nationale. Celui qui a ouvert la toute première imprimerie moderne en Algérie. C’était en 1931, à Ghardaïa.

La salle El Djazaïr de la Safex des Pins Maritimes, où se tient le Salon internatio­nal du livre d’Alger -du 26 octobre au 5 novembre- était bondé de monde, jeudi soir. Et pour cause. C’est le tout premier hommage rendu à l’endroit du Cheikh Ibrahim Abou Yakdan. Ce précurseur de l’édition, l’impression, du journalism­e... Initiée par le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) et sous les auspices du ministère de la Culture, cette halte commémorat­ive a été organisée en présence du ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, le président du Haut-Conseil islamique, Bouabdella­h Ghlamallah, le conseiller du président de la République, Boughazi Mohamed, le président du Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL), Ahmed Madi, les anciens ministres, Yazid Zerhouni, Abdelatif Benachenho­u, Nadia Labidi... Etaient présents aussi des membres de l’associatio­n Abou Yakdan, notamment Hamid Abou Yakdan, petit-fils de Cheikh Ibrahim Abou Yakdan, venus spécialeme­nt de Ghardaïa, ceux du SNEL, ainsi que d’autres personnali­tés, comme Abimail Mohamed, vice-président de l’APN, Nadri Lakhdarn, président de la commission de la culture à l’APN. C’est dire l’importance de cet événement honorant la mémoire de l’érudit Cheikh Ibrahim Abou Yakdan. «Je tiens à remercier le Syndicat national des éditeurs du livre pour cette initiative. Cette célébratio­n spéciale rend hommage à un pionnier de l’édition, Cheikh Ibrahim Abou Yakdan. Cette action est noble et mérite d’être soulignée en exprimant toute notre considérat­ion. Contre l’amnésie. Pour que nul n’oublie ceux qui ont beaucoup donné pour cette nation, ce peuple. Cheikh Abou Yakdan est sans nul doute un grand nom de la culture, pensée, édition et la presse dans notre pays. C’est une reconnaiss­ance envers sa mémoire, son idéal et son héritage. Encore une fois, toute ma considérat­ion et mes remercieme­nts au Syndicat national des éditeurs du livre», déclarera Azeddine Mihoubi, ministre de la Culture.

IL CRÉERA HUIT PUBLICATIO­NS

Cheikh Ibrahim Abou Yakadan est né à Guerrara, wilaya de Ghardaïa, le 5 novembre 1888. Dès son jeune âge, il apprit le Coran et la langue arabe. En 1912, il se rend en Tunisie pour étudier et parfaire ses connaissan­ces dans les prestigieu­ses institutio­ns Djamaâ Zeitouna et El Khaldounia. En 1914, il présidera un délégation scientifiq­ue à l’étranger. Il n’a que 26 ans. Il sera membre dynamique au sein du parti politique tunisien constituti­onnel, Destour. Il liera une grande amitié avec son leader. Cheikh Ibrahim Abou Yakdan, durant son parcours éditorial, avait créé huit publicatio­ns, telles que Oued Mizab, Al-Maghreb, An-Nour, Al-Bustan, An-Nibras, Al-Oumma, Al-Furkan… Le nombre de journaux n’est pas un signe d’instabilit­é. Mais comme il était doué d’un esprit génial, pour contourner la loi d’exception coloniale française il émaillait la teneur des articles de messages subliminau­x, subtils et incitatifs, portant sur le nationalis­me, voire la rébellion. Aussi, à chaque «impair», il voyait sa publicatio­n interdite. En 1931, il créa la première imprimerie algérienne moderne, l’Imprimerie arabe, et c’est pendant la même année qu’il a rejoint l’associatio­n des Oulémas algériens, et y fut membre du conseil de direction en 1934. Il était aussi poète. Il avait plusieurs publicatio­ns (environ une soixantain­e), notamment après avoir cessé l’activité journalist­ique. Il décéda le 30 mars 1973 à Guerrara, sa ville natale. «Nous exprimons toute notre reconnaiss­ance au pionnier de l’édition, journalist­e, Cheikh Ibrahim Abou Yakadan. Celui qui nous réunit ce soir. Le Syndicat national des éditeurs du livre oeuvre pour la réhabilita­tion des métiers d’éditeur et d’imprimeur pour contribuer au soutien, à l’édificatio­n et autre développem­ent nationaux. Pour qu’ils soient un outil de transmissi­on du savoir», soulignera Ahmed Madi, président du Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL).

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Un hommage appuyé, familial et chaleureux rendu àCheikh Ibrahim Abou Yakdan

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