El Watan (Algeria)

LA CONFÉDÉRAT­ION DES SYNDICATS AUTONOMES TIRE LA SONNETTE D’ALARME

La Confédérat­ion, pas encore agréée, appelle les autorités à privilégie­r le dialogue comme «choix stratégiqu­e» pour régler les problèmes des travailleu­rs.

- Nadir Iddir

La Confédérat­ion des syndicats algériens (CSA) dénonce les mesures antisocial­es prises par le gouverneme­nt et les restrictio­ns aux libertés syndicales. Réunis, dimanche dernier, au siège de l’Unpef, les 13 syndicats autonomes de la Fonction publique, regroupés au sein d’une Confédérat­ion créée début novembre mais pas encore agréée, ont examiné la situation sociale et discuté du dossier de l’agrément de leur nouvelle structure. «Le front social est en ébullition à cause de la baisse du pouvoir d’achat, de la dévaluatio­n du dinar et des tentatives de toucher aux transferts sociaux et aux subvention­s des produits de consommati­on, en sus des atteintes aux libertés syndicales», note le communiqué n°1 rendu public par le CSA à l’issue de la réunion. La Confédérat­ion a dénoncé les «licencieme­nts abusifs», qui ont touché les technicien­s de la maintenanc­e d’Air Algérie et des travailleu­rs d’autres secteurs (Poste et Télécommun­ications, Enseigneme­nt supérieur et Recherche scientifiq­ue, Sonelgaz…), et réclame leur réintégrat­ion dans leurs postes. «Cette réunion était un premier contact. Elle nous a permis d’exprimer notre soutien, certes un peu tardif, aux grévistes du service de maintenanc­e d’Air Algérie», relève Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleu­rs de l’éducation et de la formation (Satef), qui affirme s’être déplacé en personne au sit-in des grévistes d’Air Algérie, dont 13 ont été licenciés avant d’être réintégrés, à l’exception du président, Ahmed Boutoumi. «Treize syndicalis­tes ont été licenciés avant d’être réintégrés, à l’exception du président du Syndicat national des technicien­s de la maintenanc­e des avions (SNTMA). Pourtant, il n’était même au courant de la grève inopinée. Il a été appelé alors qu’il se trouvait chez lui. Tout porte à croire qu’il a payé sa décision de rejoindre notre Confédérat­ion», déplore le syndicalis­te. La CSA a condamné, dans son communiqué, le «silence» du gouverneme­nt face à cette politique de restrictio­n des libertés et des atteintes à l’activité syndicale, au droit de grève et au licencieme­nt des syndicalis­tes. L’autre point important que soulève la Confédérat­ion : l’abandon de l’Etat social. Les syndicalis­tes dénoncent ainsi la «politique de recrutemen­t précaire et l’abandon progressif de l’Etat social par le soutien à la minorité riche qui s’est enrichie davantage, provoquant la disparitio­n définitive de la couche moyenne». Réunis depuis plusieurs mois dans le cadre d’une intersyndi­cale, les organisati­ons des travailleu­rs maintienne­nt leurs revendicat­ions (retraite, code du travail, pouvoir d’achat et libertés syndicales), précise encore le communiqué. La Confédérat­ion , pas encore agréée, appelle les autorités à privilégie­r le dialogue comme «choix stratégiqu­e» pour régler les problèmes des travailleu­rs. Elle appelle aussi à une politique «réactive» et exprime son «refus» des «dialogues circonstan­ciels qui n’apportent pas de solutions efficaces». Tout en rappelant militer par tous les moyens constituti­onnels et légaux, la CSA met en garde, dans son communiqué, le gouverneme­nt contre l’adoption de décisions contraires à l’Etat social et demande à instaurer un dialogue réel. Elle appelle les travailleu­rs à la mobilisati­on pour la défense de leurs acquis et la lutte pour leurs revendicat­ions portées par les syndicats autonomes.

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