DE L’EAU DANS LE GAZ
Bientôt cinq ans après le premier coup de pioche, le projet d’acheminement du gaz naturel au profit des villages de la commune d’El Flay n’est pas près d’être achevé. «Depuis le lancement du projet en 2014, nous vivons les mêmes problèmes», dira, sur un ton amer, le premier magistrat de la commune. «Le gaz est la préoccupation principale de la population. Hélas, en dépit de multiples réunions tenues en présence de la Sonelgaz et des entreprises en charge du projet, la situation n’est pas totalement débloquée», déplore-t-il. L’édile communal informe qu’un seul des deux lots du projet, dont le taux d’avancement avoisine les 90%, est en cours de réalisation. L’entreprise en charge de l’autre lot, dira-t-il, n’a plus donné signe de vie depuis l’année 2016. Le chantier est toujours à l’abandon, avec un taux physique d’avancement d’un peu plus de 70%. Même si le réseau de distribution venait à être livré, ce qui n’est pas du tout évident, il restera à s’affranchir d’une opposition qui obère la mise en place de la conduite de transport du combustible. Pour l’heure, informe-t-on, les tentatives tendant à lever cette entrave ont toutes débouché sur un flop. «Le riverain en question maintient mordicus son opposition au passage de la conduite par sa propriété et refuse toute indemnisation», nous confiet-on. Autre motif d’exaspération : le démantèlement du réseau routier sur un linéaire de 40 km de saignée. «Il y a des trous béants et de la boue un peu partout. Des opérations de colmatage sont improvisées ici et là, mais le beau travail impose une véritable remise en état, avec des matériaux appropriés», souligne un citoyen du village Ath Daoud. «C’est injuste de nous faire subir les dommages collatéraux de la prise en charge incohérente et approximative de ce projet d’envergure. Les instances concernées se doivent de prendre les mesures qui s’imposent pour mettre fin à ce statu quo», fulmine un jeune habitant du village Izghad. «Au train où vont les choses, il y a fort à craindre que le gaz promis n’investira nos chaumières qu’à un horizon lointain», subodore un villageois.