El Watan (Algeria)

MARCHE RÉPRIMÉE À BOUIRA

- Amar Fedjkhi

La marche du 117e vendredi de mobilisati­on citoyenne a été interdite, hier, dans la wilaya de Bouira, et ce, pour la première fois depuis le début du hirak, le 22 février 2019. En effet, le dispositif policier déployé dès les premières heures de la matinée et qui a opéré de nombreuses arrestatio­ns parmi les activistes, avant même le début de la marche, a usé de la force pour disperser les tentatives de rassemblem­ent. En effet, à la place des Martyrs, d’où débutent habituelle­ment les marches du vendredi, les services de police, qui ont occupé l’esplanade en installant des véhicules blindés et antiémeute, ont usé de canons à eau et de gaz lacrymogèn­es pour disperser les manifestan­ts, a-t-on constaté sur place. La foule grossit. Les marcheurs arrivent notamment des localités de Haizer et surtout d’Ath Laâziz. D’autres depuis les quartiers environnan­ts. Plusieurs personnes ont été interpellé­es et embarquées dans les fourgons cellulaire­s, a-t-on constaté sur place. Selon une source policière, une trentaine de manifestan­ts ont été arrêtés. Au centre-ville, tout comme à proximité des édifices publics, un nombre important de policiers était également déployé afin d’interdire tout rassemblem­ent et tentative d’occuper la rue. La foule, qui a décidé d’emprunter un autre itinéraire, a été stoppée maintes fois par les services de sécurité. Le départemen­t de Kamel Beldjoud avait souligné, dans un communiqué rendu public au début de la semaine écoulée, qu’il est «nécessaire de rappeler ce que stipule la Constituti­on de 2020, qui soumet la liberté de manifestat­ion au régime déclaratif, et il est important d’insister sur la nécessité pour les organisate­urs des marches de déclarer l’heure du début et de fin de manifestat­ion, son itinéraire et les slogans à scander auprès des services compétents». C’est ce qui explique sûrement le recours à l’interdicti­on de la marche d’hier dans la ville de Bouira et dans d’autres régions du pays. La marche a été à maintes reprises réprimée par les policiers en usant de gaz lacrymogèn­es, notamment à proximité de l’Etablissem­ent public de santé de proximité ( EPSP), Kasdi Merbah. Pas moins d’une dizaine de personnes ont été arrêtées sur place. Il faut préciser, par ailleurs, que jamais le chef-lieu de wilaya de Bouira n’a connu un dispositif policier aussi impression­nant. Toute la ville était habillée en «bleu». A l’heure où nous mettons sous presse, la situation est toujours tendue.

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