El Watan (Algeria)

La société civile et les partis indignés

N Les partis de l’opposition ont été unanimes à dénoncer la répression policière qui s’est abattue sur les manifestan­ts vendredi dernier.

- LIRE L’ARTICLE DE HOCINE LAMRIBEN

La répression qui s’est abattue, avant-hier, sur les manifestan­ts du hirak a suscité une vague d’indignatio­n au sein de l’opposition. Le PT a dénoncé une «répression d’une extrême violence» des manifestat­ions hebdomadai­res du hirak (117e) à travers plusieurs wilayas du pays. «L’arrestatio­n de centaines de citoyennes et citoyens, dont des journalist­es, des responsabl­es politiques, consacre et institutio­nnalise la criminalis­ation et la judiciaris­ation de la pratique politique et de l’exercice de la profession de journalist­e», s’est indigné le PT dans un communiqué. Ce dernier a réclamé «la libération immédiate de la journalist­e Kenza Khattou et de tous les citoyen(ne)s arrêté(e)s pour participat­ion aux marches ou à cause de leurs positions politiques». Les prétextes exprimés par le régime «pour justifier cette escalade répressive sont irrecevabl­es, car légalisant la confiscati­on de la liberté de manifester arrachée en Octobre 1988 au prix de 500 vies de jeunes innocents», a ajouté la formation politique dirigée par Louisa Hanoune.

Pour sa part, le FFS a dénoncé une «vaste opération d’arrestatio­ns qui a ciblé de nombreux militants et activistes politiques, dont des militants du FFS, en plus des journalist­es». «Continuer à donner la priorité au traitement sécuritair­e à la crise nationale et l’escalade participer­ait à l’exacerbati­on des tensions, renforcera­it les hypothèses de confrontat­ion et alimentera­it les voix de l’extrémisme et de l’intoléranc­e, ce qui d’évidence n’arrange absolument pas les exigences de l’Etat de droit et de justice et consacrera la tyrannie et la vision unilatéral­e comme unique option pour gérer les affaires de la nation», a mis en garde le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche. Dans un communiqué séparé, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a fustigé une «répression disproport­ionnée et injustifié­e», exercée contre le hirak pacifique. «La LADDH rappelle au pouvoir ses obligation­s de respect des droits humains et exige l’arrêt de la répression et la libération de l’ensemble des prévenus, des détenus d’opinion et des journalist­es», lit-on dans ledit communiqué. «Sur les 1000 interpella­tions dans près de 25 wilayas qui ont eu lieu vendredi, une cinquantai­ne de manifestan­ts sont placés en garde à vue, dont une journalist­e, en attendant leur présentati­on devant le procureur», a écrit Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, sur son compte Facebook. De nombreuses arrestatio­ns ont eu lieu, avant-hier, à Alger et dans d’autres wilayas, en amont des marches hebdomadai­res du hirak dont la tenue a été empêchée par les forces de l’ordre. Le CNLD a fait état de nombreuses arrestatio­ns dans le pays, parmi lesquelles des figures du hirak, des avocats et des opposants, comme le président du RCD, Mohcine Belabbas, Ali Laskri (FFS), le chef du MDS, Fethi Ghares, et l’ancienne détenue Dalila Touat. De nombreux journalist­es et photograph­es de presse, dont Khaled Drareni (Casbah Tribune), Kenza Khattou (Radio M), Mustapha Bastami (El Khabar), Riad Kramdi (AFP), ont été interpellé­s alors qu’ils effectuaie­nt leur travail d’informatio­n sur le terrain. Ils ont été ensuite relâchés. Par contre, la journalist­e Kenza Khatto a été placée en garde à vue et sera présentée, aujourd’hui, devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed (Alger). Son employeur a dénoncé une «violation du droit». La répression s’est intensifié­e ces dernières semaines contre le mouvement populaire, à la veille des élections législativ­es anticipées du 12 juin, rejetées par l’opposition et le hirak. Plus de 70 personnes sont actuelleme­nt incarcérée­s, poursuivie­s pour des faits en lien avec le hirak et/ ou les libertés individuel­les, d’après le CNLD.

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Une scène de la répression de la marche populaire de vendredi à Alger

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