El Watan (Algeria)

La Chine réussit à poser un robot sur la planète rouge

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Mission délicate mais accomplie : la Chine a posé un petit robot téléguidé à la surface de Mars, une première pour le pays asiatique qui témoigne de ses aspiration­s spatiales de plus en plus ambitieuse­s.

Les Chinois avaient lancé, en juillet 2020, depuis la Terre, leur mission inhabitée Tianwen-1, du nom de la sonde envoyée dans l’espace. Celle-ci est composée de trois éléments : un orbiteur (qui tourne autour de Mars), un atterrisse­ur (qui s’est posé hier sur la planète rouge) et à bord un robot téléguidé, Zhurong. L’atterrissa­ge de Tianwen-1 a eu lieu à 7h18, heure de Pékin (23h18 GMT vendredi) dans une zone de la planète rouge nommée «Utopia Planitia», une vaste plaine située dans l’hémisphère nord de Mars, a précisé l’agence spatiale chinoise (CNSA). En blouse devant des écrans de contrôle, des ingénieurs du programme spatial chinois ont applaudi à l’annonce de la nouvelle. Certains se sont pris de joie dans les bras. La télévision publique CCTV a diffusé une édition spéciale intitulée «Nihao Huoxing» (Hello Mars) et le président chinois,

Xi Jinping, a adressé ses félicitati­ons.

Atterrir sur la planète rouge est loin d’être aisé : dans le passé, de nombreuses missions européenne­s, soviétique­s et américaine­s se sont soldées par des échecs. En 2011, la Chine a bien essayé d’expédier vers Mars une sonde, lors d’une mission commune avec la Russie, mais la tentative avait capoté et Pékin s’est depuis résolu à poursuivre l’aventure seul. En février, Tianwen-1 s’était installée en orbite martienne et avait réussi à prendre des clichés. Tôt hier, la Chine est parvenue à poser l’atterrisse­ur, qui doit permettre au robot Zhurong de sortir. Réaliser ces trois opérations lors d’une mission inaugurale vers Mars constitue une première mondiale. L’arrivée sur la planète rouge a été un moment critique.

«AMIS TERRIENS»

Une fois dans l’atmosphère de Mars, le module d’atterrissa­ge de Tianwen-1 a déployé un parachute pour entamer une descente périlleuse de plusieurs minutes, a expliqué l’agence spatiale. Le module s’est ensuite stabilisé à 100 m au-dessus de la surface pour identifier les obstacles, puis s’est posé. Et l’atterrisse­ur a manoeuvré pour «se poser tout seul», souligne Chen Lan, analyste du site GoTaikonau­ts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois. Car, compte tenu de la distance avec la Terre, un signal émis depuis Mars met «18 minutes» avant de parvenir aux ingénieurs, selon les médias chinois. Du fait du temps de latence, «en cas de problème, personne sur Terre n’aurait pu aider», fait remarquer M. Chen à l’AFP.

D’un poids d’environ 240 kg, Zhurong doit conduire des analyses du sol, de l’atmosphère, prendre des photos et cartograph­ier la planète rouge. La Chine a déjà une expérience en la matière : elle a fait rouler deux petits robots sur la Lune, les Lapins de jade 1 et 2 – déposés respective­ment en 2013 et 2019. La mission sur Mars doit aussi chercher d’éventuels signes de vie passée. Dans un premier message publié hier soir sur le réseau social Weibo, le robot Zhurong a salué ses «amis terriens». «Je suis toujours à l’intérieur du module d’atterrissa­ge» et «impatient de savoir ce qu’il y a sur Mars», est-il écrit sur son compte officiel.

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Le robot téléguidé Zhurong s’est posé avec succès sur la planète rouge, selon un média d’Etat chinois

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