Primauté (2) de l’intérieur sur l’extérieur
Abane Ramdane serait sorti vendredi et il aurait été mis en garde à vue au motif qu’il ne portait pas de masque ou avait un téléphone qui peut prendre des photos. Mais comme il a été assassiné par les ancêtres idéologiques des actuels dirigeants, il n’a pu sortir, un mort ne marchant pas, selon la biologie officielle. D’ailleurs, même au cimetière El Alia où il est enterré symboliquement, son corps n’ayant pas été retrouvé, la tombe qui est juste derrière lui, le surveillant de près même dans l’après-vie, est celle de Boussouf, coupable présumé du meurtre en attendant une enquête de la police ou de la sécurité d’Etat qui n’aura jamais lieu. Mais il aurait constaté que les sites d’information internet, censurés ici, sont librement consultables si on est au Maroc, en Israël ou aux Îles Maldives. Pour les vols, un étranger peut venir à Alger et en repartir, mais pas un(e) Algérien(ne) d’Algérie, sans oublier que les compagnies étrangères activent librement sur le territoire algérien, mais pas la compagnie nationale Air Algérie. Pour les manifestations, si on est Algérien(ne), on peut marcher à Londres ou Djakarta pour réclamer un vrai changement, mais pas en Algérie. Pour les banques et établissements financiers privés, aucune structure locale n’est agréée depuis Khalifa, ami des puissants, seules les banques étrangères ayant pignon sur rue en Algérie peuvent l’être. Pour le médicament, maintenant que Mellah est en prison, aucune structure privée locale ne s’aventurera sur ce marché sensible, seuls les laboratoires pharmaceutiques étrangers y ayant droit, de même que pour la téléphonie mobile privée, pétrole ou gaz. En gros donc, sur les médias, la liberté de voyage ou de manifestation, l’économie et la finance, il faut être un étranger pour bien vivre en Algérie. Pourquoi ? Primauté de l’extérieur sur l’intérieur. Algérien(ne) c’est bien, Algérien(ne) à l’étranger, c’est mieux. Faut-il qu’on parte tous pour que le régime comprenne qu’on veut rester ?