L’hécatombe continue
Les accidents de la route continuent de faire des victimes quasi quotidiennement, malgré la multiplication des campagnes de sensibilisation initiées par les pouvoirs publics sur la sécurité routière. Seize personnes ont trouvé la mort et 333 autres ont été blessées dans des accidents de la circulation survenus ces dernières 24 heures à travers plusieurs wilayas du pays, a fait savoir, hier, la Protection civile.
Les bilans les plus lourds ont été enregistrés dans les wilayas d’Oran (4 morts et 4 blessés), Tlemcen (3 morts et 2 blessés) et Adrar (2 morts et 2 blessés), a ajouté la même source, qui n’a pas fourni de détails sur les circonstances ni les causes de ces accidents. Il est de notoriété publique que les routes algériennes sont réputées parmi les plus dangereuses dans le monde. Plus de 5000 accidents de la circulation ayant causé la mort de 670 personnes et 7747 blessés ont été enregistrés à l’échelle nationale pendant le 1er trimestre de l’année 2021, selon la Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR) (ex-Centre national de prévention et de sécurité routière). Les accidents de la circulation enregistrés durant cette période ont connu une «hausse» dans la plupart des indicateurs, à savoir dans le nombre des accidents (14,21%) et le nombre des blessés (11,90%). Le nombre de morts a connu une baisse de près de 10%, comparativement au 1er trimestre de l’année 2020. Cependant, le bilan des accidents de la route enregistrés en 2020 était le moins tragique depuis trois décennies, selon la DNSR.
Le bilan faisait état de 18 949 accidents de la route ayant fait 2844 morts contre 22 507 accidents ayant fait 3275 morts en 2019, soit une baisse de 13,16%. Le nombre des accidents de la route enregistré est le plus bas depuis 1970 tout autant que celui des morts depuis 1975, selon la même source. Le bilan fait état, par ailleurs, de 25 836 blessés contre 31 010 blessés en 2019 (-16,68%). Ce nombre de blessés est également le plus bas depuis 1974. La wilaya de M’sila vient en tête des wilayas de par le nombre d’accidents avec 798 accidents corporels et de par la gravité des accidents avec 141 décès, suivie de Sétif (125 décès) et Alger (122 décès).
La wilaya d’Alger occupe la deuxième place parmi les wilayas les plus exposées aux accidents de la circulation avec 779 accidents. Selon le document, 3249 accidents ont été enregistrés en 2020 en raison de l’excès de vitesse, soit 17,15% de l’ensemble des causes. Le manque de vigilance des conducteurs a entraîné 2601 accidents, tandis que la perte de contrôle du véhicule est à l’origine de 1259 accidents. Les véhicules légers sont les plus impliqués dans ces accidents avec un taux de 66,46%, suivis des motocycles (19,39%), et ce, en dépit du fait qu’ils ne représentent que 01,83% du parc national des véhicules, selon les statistiques de 2018. Les camions, quant à eux, occupent la 3e place (8,06%), suivis des véhicules de transport de voyageurs (2,06%). Les nouveaux conducteurs titulaires de permis de moins de deux ans sont les plus impliqués dans les accidents avec un taux de 17,68%, ce qui pourrait s’expliquer par le manque d’expérience et le jeune âge des nouveaux titulaires de permis de conduire. Face à ce fléau, le président Tebboune avait ordonné, début 2020, la prise de «mesures juridiques adéquates» pour «la criminalisation» du comportement des conducteurs de bus de transport public et scolaire en cas de «faute humaine par négligence, imprudence ou irresponsabilité».