El Watan (Algeria)

Un Pakistanai­s propose des coupes décoiffant­es

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Chalumeau, hachoir, bris de verre… Ali Abbas, un coiffeur pakistanai­s au savoir-faire pour le moins original, ne recule devant aucun outil pour offrir à ses clients la plus ébouriffan­te des coupes de cheveux. Dans un pays pourtant très conservate­ur en matière de mode comme en d’autres domaines, le style assez déconcerta­nt d’Ali connaît un vif succès auprès de ses clients, dont certains n’hésitent pas à venir d’aussi loin que l’Allemagne pour découvrir son salon de Lahore. Ali taille la chevelure au hachoir, avec l’aide d’un marteau ou d’une planche à découper, éclaircit une crinière trop épaisse avec des débris de verre, ou met le feu aux cheveux de ses clients grâce à un chalumeau pour leur donner du volume. «Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose de différent pour attirer plus de clients», raconte-t-il à l’AFP. «Au début, j’ai essayé sur des cheveux artificiel­s, puis après m’être entraîné pendant quelque temps, j’ai essayé sur un client et il a beaucoup aimé. » Après cette première expérience en 2016, Ali a réussi à convaincre d’autres clients de passer outre leurs réticences initiales et il a connu depuis un gros succès. Sa réputation s’est étendue bien au-delà de Lahore. Originaire d’un petit village pauvre de la province centrale du Pendjab, il est apparu dans des émissions télévisées et a participé à des séances de photos de mode. «Il y a eu une bonne réponse de mes clients, qui avaient très peur au début», ajoute Ali, auquel des cheveux hirsutes et frisotants, et des manières un brin excentriqu­es, donnent un air de savant fou. Il fait payer 2000 roupies (16 dollars canadiens) pour ces coupes farfelues et 1000 (huit dollars) pour de plus classiques, au ciseau. «Je me sens complèteme­nt relax et à l’aise», assure Ali Saqlain, un client, pendant qu’Ali allume le chalumeau sur son crâne. Le salon accueille une large clientèle de femmes, qui doivent payer 500 roupies (quatre dollars) de plus pour des coupes plus stylisées. «Je me suis fait couper les cheveux trois fois dans ce salon», dit l’une d’elles, Arooj Bhatti. «Je préfère si c’est fait avec un hachoir, car mes cheveux poussent vite après.»

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Le coiffeur pakistanai­s Ali Abbas fait une coupe à la feuille de boucher dans son salon à Lahore , le 8 avril 2021

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