Ecueils successifs
Enfin, nos compatriotes bloqués à l’étranger depuis plusieurs mois pourront désormais regagner le pays. La décision vient d’avoir le consentement du conseil scientifique du suivi de la pandémie de la Covid-19. C’est une situation de grande frustration qui vient de prendre fin. Des scènes insoutenables de citoyens pris en otages sont relayées sur les réseaux sociaux alors qu’ils dormaient à même le sol dans les aéroports étrangers. Plus triste encore, ces Algériens qui ne pouvaient accompagner les membres de leurs familles décédés pour assister à leur enterrement sur le sol natal et par-là même exaucer leur dernier voeu. Il va sans dire que la reprise des vols en provenance de l’étranger, plus particulièrement des aéroports français, ne se limitera pas aux seuls nationaux. Il est question d’assurer des liaisons à tous les passagers se rendant dans notre pays, comme il est précisé dans l’annonce faite par le ministre de la Santé sous le couvert du conseil scientifique. Si la stabilité des statistiques épidémiologiques de la maladie plaide pour cette réouverture-test des frontières, il n’en demeure pas moins que des mesures sanitaires strictes sont prévues en parallèle. Nul ne peut ignorer la recrudescence des variants à travers le monde. Le déplacement des personnes étant le vecteur principal de la propagation du virus. La menace peut provenir de manière volontaire avec la complicité de certains affairistes sans scrupules, capables de manipuler les tests des analyses biologiques requis à tout passager avant l’embarquement. Le risque demeure réel quant à la remise en question de la situation épidémiologique qui prévaut jusqu’à présent chez nous, tant la campagne de vaccination est quasi nulle faute de disponibilité, en quantité suffisante, du vaccin antiCovid. Ailleurs, une nouvelle ère est en train de se profiler grâce à cet antidote largement dispensé au sein de la population. Le dépistage reste encore aléatoire parmi une population fort incrédule, par fatalisme, face au danger véhiculé par le virus. Les mesures prises par les autorités allant dans le sens de l’assouplissement significatif des mesures de confinement ont fini par convaincre les citoyens de la normalité de la situation sanitaire. Toutes ces conditions réunies se traduisent par l’abandon du port du masque dans les lieux publics fermés, à l’image des centres commerciaux ou dans les transports collectifs et encore l’ignorance de la distanciation physique. L’illusion de l’immunité collective et la saisonnalité tout espérée du virus ne semblent pas convaincre nos spécialistes pour consolider, un tant soit peu, les chiffres officiels de l’épidémie. Le passeport sanitaire en cours de validation à travers le monde sera, à coup sûr, un autre écueil à gérer pour prétendre prendre le train de la reprise économique en même temps que les autres pays. Le défi est de taille, le moins que l’on puisse dire, vu le rythme pris par la vaccination chez nous, alors qu’elle est érigée comme l’unique critère de délivrance de ce fameux sésame.