El Watan (Algeria)

L’AUTORISATI­ON DE SORTIE DU TERRITOIRE MAINTENUE

- H. L.

L’Algérie va rouvrir partiellem­ent ses frontières à partir du 1er juin, après plus d’un an de fermeture en raison de la pandémie de coronaviru­s, a annoncé, avanthier, la Présidence dans un communiqué. Cette réouvertur­e, qui débutera dans un premier temps par un plan de cinq vols quotidiens de et vers les aéroports d’Alger, Constantin­e et Oran, s’opérera dans le «strict respect» des mesures préventive­s contre la Covid-19. Cette annonce présidenti­elle, en revanche, ne change en rien au sort d’environ 32 000 d’Algériens bloqués en Algérie, et soumis à des autorisati­ons de sortie du territoire national.

«La réouvertur­e partielle des frontières du pays à partir du 1er juin ne change rien à notre situation», a affirmé Fayçal Boulemka, un des représenta­nts du collectif des personnes privées de l’autorisati­on de sortie de territoire algérien, joint hier par téléphone. «Les frontières du pays n’ont jamais été fermées. Les Algériens qui disposaien­t d’un visa de type D voyageaien­t normalemen­t. Il y avait un problème d’interpréta­tion de nos visas. Les détenteurs de visa de travail et les étudiants étaient bloqués en Algérie et ne pouvaient pas voyager. Nous demandons la levée des autorisati­ons de sortie du territoire national qui sont discrimina­toires», a-t-il ajouté. Plus de 75% des Algériens bloqués en Algérie en attente d’une autorisati­on de sortie du territoire national, imposée officielle­ment en raison de la crise sanitaire, sont des travailleu­rs et des étudiants, alors que le reste s’inscrit dans le cadre du regroupeme­nt familial et du voyage pour des raisons médicales, selon lui. Après avoir écrit aux responsabl­es politiques et au médiateur de la République, ils ont observé plusieurs rassemblem­ents de protestati­on devant le siège du ministère de l’Intérieur, à Alger, pour dénoncer cette contrainte bureaucrat­ique supplément­aire. Notre interlocut­eur a confié que les autorisati­ons de sortie du territoire seront levées à partir du 1er juin. «Selon nos informatio­ns, nous pourrons voyager librement à partir du mois de juin. Mais, nous sommes toujours inquiets, car cette informatio­n n’est pas encore rendue officielle par les autorités du pays», a précisé M. Boulemka.

Par ailleurs, l’annonce de la Présidence constitue un soulagemen­t pour les 25 000 ressortiss­ants algériens encore bloqués à l’étranger, livrés à eux-mêmes, selon un chiffre officiel, sans compter les binationau­x de la diaspora algérienne vivant en France et ailleurs. Depuis le 17 mars 2020, le gouverneme­nt algérien avait fermé ses frontières maritimes et terrestres avec pour objectif affiché d’éviter la propagatio­n de la Covid-19 sur son territoire. Il n’y a plus de vols commerciau­x, seulement quelques vols spéciaux de rapatrieme­nt, opérés par Air Algérie au compte-gouttes, finalement suspendus début mars dernier. Les Algériens bloqués à l’étranger sont de plus en plus désespérés et se plaignent d’avoir été abandonnés par leur gouverneme­nt. Beaucoup sont à court de ressources, alors que d’autres ont perdu leur emploi ou s’inquiètent pour leurs proches restés seuls au pays. Des rassemblem­ents de protestati­on ont été organisés dans plusieurs pays, dont la France. Ils réclament tous d’être rapatriés. Jusqu’ici, le gouverneme­nt algérien avait rapatrié quelque 36 000 ressortiss­ants entre mars et décembre 2020, selon l’ancien ministre de l’Intérieur, Salah Eddine Dahmoun.

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