Les universitaires disent non à la répression
Le 117e vendredi du hirak a été marqué par une escalade sécuritaire et répressive sans précédent. Les marches populaires et pacifiques dans les différentes wilayas du pays ont subi une vague répressive, sans précédent, avec l’arrestation de plusieurs centaines de citoyens sans distinction (femmes, enfants, personnes âgées, jeunes). Des cadres de différents secteurs, des intellectuels et des universitaires qui représentent la fierté de ce pays n’ont pas échappé aux arrestations. Est-il normal d’arrêter un journaliste qui transmet l’information ? Est-il normal d’arrêter un avocat qui défend les citoyens au nom de la loi ? Est-il normal d’arrêter un professeur d’université qui a préféré rester en Algérie pour former les enfants de son pays ? Est-il normal d’arrêter un étudiant qui exprime l’amour de son pays par un militantisme pacifique ? NON ! Non, absolument pas ! Nous, universitaires algérien(ne)s, disons NON à la politique de la peur et de la répression. Nous condamnons fermement la politique du toutsécuritaire adoptée par les pouvoirs publics pour faire échec au hirak pacifique et responsable dont ils ont vanté les mérites devant l’opinion nationale et internationale. Cette escalade qui vise à imposer un agenda rejeté par la grande majorité des Algériens aura des conséquences gravissimes, qui ne feront qu’accentuer la rupture entre le peuple et le pouvoir politique. Aussi, nous exigeons des pouvoirs publics : - la libération immédiate de tous les détenus d’opinion ; - la cessation des intimidations et persécutions dont font l’objet les activistes du hirak et les participants aux marches ; - la levée des restrictions sur les libertés individuelles et collectives ; - la consécration du droit de manifester pacifiquement reconnu par la Constitution, en abrogeant la dernière circulaire du ministère de l’Intérieur, - l’ouverture des médias publics aux différentes opinions et tendances.