El Watan (Algeria)

Les Etats-Unis s’opposent à la création d’un «bureau d’appui» onusien

-

Les Etats-Unis ont opposé, hier, une fin de nonrecevoi­r à une demande de la force G5 Sahel et du Tchad, soutenue par la France, de créer un «bureau d’appui des Nations unies», selon l’AFP. Bureau qui sera «chargé de fournir» à cette unité multinatio­nale «un soutien logistique, opérationn­el, tactique et stratégiqu­e». Washington est «un partenaire dans la région au G5 Sahel. Nous fournisson­s des équipement­s, une formation et des conseils pour combler les lacunes critiques en matière de capacités (de cette force) sur une base bilatérale depuis 2017», a indiqué l’ambassadri­ce américaine auprès de l’Organisati­on des nations-unies (ONU), Linda Thomas-Greenfield, lors d’une réunion virtuelle du Conseil de sécurité. «Les Etats-Unis ont engagé plus de 580 millions de dollars d’aides à la sécurité et autre soutien contre l’extrémisme violent aux pays du G5» et c’est la «bonne approche». Mais «nous pensons que les fonds des opérations de la paix de l’ONU ne sont pas une source viable de financemen­t pour la force conjointe» et que lui attribuer un mandat fort sous le chapitre sept de la Charte «n’est ni approprié ni idéal pour l’aider à accomplir sa mission», a ajouté la diplomate américaine. Au préalable, le chef militaire du G5 Sahel, le général Oumarou Namata, et le chef de la diplomatie du Tchad, Oumar Ibn Daoud, ont tous deux réclamé avec insistance la création d’un «bureau d’appui» financé sur le budget des opérations de paix de l’ONU. «Il est important de rappeler la nécessité de trouver le moyen de pérenniser le système de financemen­t de la force conjointe Sahel», a souligné le général Namata. «La solution la plus pérenne serait la mise en place d’un bureau d’appui des Nations unies (...), qui serait financé au moyen de contributi­ons statutaire­s ou volontaire­s», a-t-il dit. De son côté, le ministre tchadien des Affaires étrangères qui, comme le Niger, a aussi demandé cette création, a souligné qu’elle devait être «financée sur contributi­ons obligatoir­es des Etats membres», regrettant une aide de partenaire­s internatio­naux qui peut être «aléatoire» aujourd’hui. «L’heure est grave. Les interrogat­ions, les tergiversa­tions que l’on note ici et là chez les partenaire­s ne feront hélas que donner du répit aux terroriste­s et les renforcer», a-t-il mis en garde.

Impliquée politiquem­ent et militairem­ent au Sahel, la France a souligné de son côté que l’Union africaine et l’Union européenne soutenaien­t cette idée de création d’un bureau d’appui, financé sur contributi­ons obligatoir­es.

Créée il y a plus de trois ans, la Force G5 Sahel antidjihad­iste, formée de 5000 militaires fournis par la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, peine toujours à convaincre de son efficacité. Elle reste sous-équipée, notamment en moyens aériens, comme souligné hier par le général Namata.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria