El Watan (Algeria)

«CHAMPIGNON NOIR» : CE REDOUTABLE INCONNU QUI S’ATTAQUE AUX PATIENTS RÉTABLIS DE LA COVID

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Alors qu’une seconde vague mortelle de Covid-19 déferle sur l’Inde, le pays constate un nombre toujours croissant de malades guéris du coronaviru­s mais attaqués par le «champignon noir», une infection qui, bien que mortelle, demeure rare. Le «champignon noir» ne provoque pas, en règle générale, de maladie mais présente en soi un puissant allergène et peut, dans les cas de profonde immunodéfi­cience, se manifester par une infection, indique le service de presse de l’agence sanitaire russe (Rospotrebn­adzor). «Le champignon noir est une mycose pratiqueme­nt omniprésen­te (dans presque tous les pays), un saprophyte qui existe pratiqueme­nt partout dans l’environnem­ent […]. Étant donné les facteurs naturels et géographiq­ues, cette mycose est plutôt propre aux pays de l’Asie

du Sud-Est», souligne le communiqué. La concentrat­ion de spores du «champignon noir» en Inde est, en raison de la grande humidité et de températur­es annuelles moyennes élevées, plusieurs fois plus importante que dans les pays à climat tempéré, précise le service de presse.

Selon certaines informatio­ns, sur fond de dégradatio­n de la situation avec le Covid-19, l’Inde a vu se multiplier les cas d’infection fongique, appelée mucormycos­e ou «maladie du champignon noir». Des cas isolés de la maladie, qui affecte le nasopharyn­x, les yeux et les poumons, ont été également enregistré­s en Russie.

Interrogé par le correspond­ant de la BBC en Inde, Akshay Nair, un chirurgien ophtalmolo­gue travaillan­t dans trois hôpitaux de Bombay, l’une des villes les plus touchées par la deuxième vague, a déclaré avoir vu une quarantain­e de patients atteints de mucormycos­e rien qu’au mois d’avril, précisant que la plupart des patients l’avaient contracté entre 12 et 15 jours après leur guérison de la Covid-19. Un hôpital de Bombay a à lui seul signalé 24 cas d’infection fongique au cours des deux derniers mois, contre six par an précédemme­nt, a précisé un autre médecin. C’est une maladie fongique rare, mais à taux de mortalité très élevé. «La mucormycos­e peut progressiv­ement détruire les sinus paranasaux et pénétrer dans les os, les yeux et les méninges. Une fois qu’elle progresse vers le système nerveux central, l’infection entraîne généraleme­nt la mort»,

explique le professeur Oliver Cornerly, de l’hôpital universita­ire de Cologne.

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