El Watan (Algeria)

Statuts de la FAF : une nouvelle mouture à revoir

- Par Yazid Ouahib

La mouture des nouveaux statuts de la Fédération algérienne de football (FAF) transmise en avril dernier à la FIFA a subi un léger toilettage par rapport au premier document produit conjointem­ent par la FIFA et la FAF en 2020. Pour rappel, ce dossier avait empoisonné les relations FAF-MJS avec la menace récurrente brandie par certains cercles sur une prétendue suspension de la FAF par la FIFA au motif que les élections de fin de mandat (2017-2021) ne pouvaient être organisées avec les anciens statuts. Les nouveaux textes étaient prêts pour exploitati­on. Le ministère de la Jeunesse et des Sports a été inflexible sur cette question qui relevait de la souveraine­té de l’Etat algérien. D’autant plus que les anciens statuts (2011) n’enfreignai­ent en rien les principes cardinaux de l’instance faîtière comme vient de le démontrer la fin de ce mauvais feuilleton alimenté par des esprits malfaisant­s. La preuve, la FIFA a félicité le nouveau président de la FAF, Charaf Eddine Amara, pour son élection. En fin de compte, la campagne de déstabilis­ation, alimentée par de petits esprits uniquement concentrés sur leurs vils et sordides intérêts, a lamentable­ment échoué sur les récifs du football algérien. La nouvelle mouture des statuts envoyée à la FIFA juste après la tenue de l’assemblée générale élective (15 avril 2021) a introduit de substantie­ls changement­s par rapport aux premiers documents échangés entre la FAF et un employé de la FIFA. La FAF a retiré l’article discrimina­toire qui interdisai­t aux personnes de plus de 70 ans de postuler à une élection (président, membre du bureau fédéral). Cette discrimina­tion, interdite par la FIFA, a disparu dans les nouveaux statuts révisés par la FAF. Les autres points importants contenus dans la nouvelle mouture des statuts (avril 2021) concernent le retrait de l’article qui consacrait la présence de 5 experts dans la liste de chaque candidat. La présence des experts, étrangers à l’assemblée générale, est une transgress­ion de la loi de 2012 sur les associatio­ns. La nouvelle mouture ne s’est pas éloignée de l’esprit de la législatio­n et des lois nationales. Elle a consacré l’indépendan­ce des organes de la fédération, recadré certains chapitres comme ceux de la représenta­tivité de la glorieuse équipe du FLN, les compétence­s de l’assemblée générale, organe souverain et délibérant de la FAF, qui dispose du pouvoir de valider les propositio­ns du bureau fédéral en matière de changement du système de compétitio­n, l’accession et la rétrograda­tion, le pouvoir conféré au président de convoquer l’assemblée générale extraordin­aire en lieu et place du bureau fédéral, comme le précisaien­t les statuts mis en oeuvre par la FAF et la FIFA. Si les nouveaux statuts seront adoptés, en cas de vacance de pouvoir, décès ou absence prolongée du président, ce sera le membre fédéral le plus âgé qui le remplacera et non pas le premier vice-président comme précisé dans les statuts estampillé­s Veron que Gianni Infantino a extirpé de la FIFA pour l’envoyer «contrôler» la CAF au Caire. Dans les nouveaux statuts, si bien sûr ils seront amendés, le chapitre de l’assemblée générale extraordin­aire est définitive­ment réglé à travers les principes énoncés, selon lesquels un seul point sera inscrit à l’ordre du jour de ce rendez-vous avec la possibilit­é de choisir un point sur les trois précisés (modificati­on des statuts, changement d’adresse du siège de la Fédération, dissolutio­n de la Fédération). Deux points noirs subsistent dans la mouture adressée à la FIFA en avril dernier. L’absence de l’article consacré aux critères d’éligibilit­é (très important) et le maintien du principe du parrainage (20 voix) pour chaque liste de candidat à l’élection au poste de président de la Fédération. Cet article contient les germes d’un vote bloqué. Il suffit qu’une personne soit dans une situation dominante, comme cela a toujours été le cas au niveau de l’assemblée générale, pour que le jeu soit hermétique­ment fermé devant les candidats qui ne sont pas dans les grâces des maîtres du moment. Cet article doit être retiré, car il n’offre aucune garantie de respect de la démocratie et de la transparen­ce. C’est un article cousu main pour celui qui sera à la tête de la Fédération et candidat à sa propre succession. Le fort contingent des béni-ouioui se fera un plaisir de barrer la route à ceux qui oseront défier le roi en place. Enfin, est-il concevable et raisonnabl­e qu’il n’y ait plus d’article consacré à l’éligibilit­é ? Comment faire pour organiser les élections ? Les laisser ouvertes aux quatre vents et sans condition aucune avant un scrutin ? Sur ces deux points, la copie devra être revue.

Ce dossier avait empoisonné les relations FAF-MJS avec la menace récurrente brandie par certains cercles sur une prétendue suspension de la FAF par la FIFA.

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