El Watan (Algeria)

LE DÉBUT D’UN «BOYCOTT ACTIF» DES ÉLECTIONS

- Nordine Douici

Le 118e vendredi du hirak, qui coïncide avec le lancement de la campagne électorale pour les législativ­es du 12 juin prochain, a été marqué, à Béjaïa, par la multiplica­tion des appels au boycott.

Peu avant l’arrivée des manifestan­ts, un dispositif sécuritair­e a été déployé à proximité de l’esplanade de la Maison de la culture. Un barrage filtrant est installé près de ce point de rendez-vous des marcheurs. Des agents de la BMPJ contrôlaie­nt les bus et inspectaie­nt tous les véhicules remplis de passagers, les interrogea­nt sur leur destinatio­n. En allant traverser la route pour se rendre dans la direction de l’esplanade, trois jeunes se sont fait contrôler leur identité avant d’être embarqués dans un fourgon cellulaire. Les véhicules de la police antiémeute commençaie­nt à se retirer au moment de l’arrivée, en trombe, d’une foule de manifestan­ts aux cris de «Dawla madania, machi askariya !». Outre les slogans et chants habituels du mouvement, les manifestan­ts ont exprimé leur rejet de cette joute électorale, car convaincus que le contexte actuel et les conditions politiques ne sont pas réunis pour l’organisati­on d’une telle élection. Parmi les revendicat­ions soulevées par les manifestan­ts, en priorité, «la libération des détenus d’opinion et l’arrêt de l’escalade de la violence et la répression contre ce mouvement pacifique». La marche d’hier s’est voulue être un «Référendum populaire pour dire non aux élections». La foule, nombreuse, l’a signifié à travers des slogans comme «Ulac lvote !» (Pas de vote), «Il n’y aura pas d’élections avec la îssaba !», ou encore «Il n’y aura pas d’élections avant la constructi­on du pays !». Arrivés au rond-point de Dawadji, au centre-ville, un groupe de jeunes s’est dirigé vers le panneau d’affichage électoral installé la semaine dernière pour l’arracher et le jeter par-dessus la clôture du chantier du futur bâtiment de l’APW, sous les applaudiss­ements de la foule et la désapproba­tion de certains marcheurs. Des voix se sont également élevées pour dire au pouvoir que «le mouvement se poursuivra malgré les arrestatio­ns en masse des militants, la répression et l’interdicti­on des marches dans plusieurs régions du pays et les tentatives d’empêchemen­t des manifestat­ions».

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