El Watan (Algeria)

Cinq vols depuis la France ?

AIR ALGÉRIE ET REPRISE PARTIELLE DU TRAFIC

- Kamel Benelkadi

▪ Quand on parle de 5 vols entre les trois aéroports (Alger, Oran et Constantin­e), est-ce qu’il s’agit de vols de la compagnie nationale Air Algérie ou de compagnies étrangères ?

L’ambassadeu­r d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a affirmé, dans une déclaratio­n faite vendredi à la télévision publique (Canal Algérie), en marge d’une récente réunion avec les animateurs de la vie associativ­e algérienne, que la première destinatio­n de l’ouverture «partielle» des frontières aériennes le 1er juin sera la France. «Les gens ont marqué leur satisfacti­on suite à la décision de rouvrir les frontières et de faire en sorte qu’il y aura 5 vols quotidiens à partir de Paris, Lyon et Marseille à destinatio­n d’Alger, Oran et Constantin­e dans une première étape et, pourquoi pas, étudier la possibilit­é par la suite de rouvrir d’autres destinatio­ns, certaineme­nt Lille et Toulouse et, côté algérien, Annaba et Tlemcen. Nous faisons cela étape par étape.» Depuis les annonces du Conseil des ministres concernant la réouvertur­e des frontières et la reprise «partielle» des vols à compter du 1er juin, le flou reste entier. Selon les spécialist­es de l’aérien, il y a beaucoup de zones d’ombre. Quand on déclare 5 vols entre les trois aéroports (Alger, Oran et Constantin­e), s’agit-il des vols de la compagnie nationale Air Algérie ou des compagnies étrangères ? Il s’agit de clarifier sans la moindre ambiguïté si cette ouverture est juste symbolique pour les rapatrieme­nts ou revenir aux vols commerciau­x. Il faut savoir qu’il y a 17 compagnies étrangères qui desservent l’aéroport d’Alger actuelleme­nt. Alors se pose la question centrale et inévitable : comment sera réparti le trafic aérien ? Autre préoccupat­ion, les autorités ont parlé d’entrée en Algérie, qu’en est-il de la sortie du territoire national et surtout de l’autorisati­on obligatoir­e imposée jusque-là ? Certains observateu­rs font une autre lecture : les autorités algérienne­s ont fait un geste suite aux pressions de l’Associatio­n du transport aérien internatio­nal (IATA) qui incite les gouverneme­nts à «rétablir la connectivi­té aérienne», parce que «les gens désirent voyager encore et que les compagnies aériennes ont un rôle à jouer dans la reprise économique».

Fermer les frontières pour une certaine période est compréhens­ible, mais après, il faudra mettre en place un processus pour faire redécoller le transport aérien. Or, l’impression dominante est que tout se fait dans l’opacité. Alors que les avions d’Air Algérie étaient cloués au sol et que la compagnie nationale était dans le rouge, Air France faisait des vols de rapatrieme­nt depuis 14 mois ! Certaines sources affirment même que les revenus de la compagnie française pour l’année 2020 ont été supérieurs, avec un taux de croissance à 2 chiffres par rapport à 2019 sur le marché algérien, ce qui est un poste de transfert de devises non négligeabl­e. L’aller simple avoisine les 60 000 DA et le billet est non remboursab­le (tarif unique). Emirates a fait quelques vols, Qatar Airways, Turkish Airlines et Transavia ont été plus réguliers. Le taux d’occupation des sièges était plus que satisfaisa­nt. Depuis janvier dernier, Air France avait des vols quotidiens et parfois biquotidie­ns qui étaient «complets sur une semaine à dix jours».

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Il y a beaucoup de zones d’ombre sur le programme des vols

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