El Watan (Algeria)

Architectu­re : après la pandémie, un besoin de commun, selon Hashim Sarkis à Venise

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Penser l’après-pandémie dans un monde fragmenté en quête de commun : pour y parvenir, Hashim Sarkis, commissair­e de la 17e édition de la Biennale d’architectu­re de Venise qui a ouvert, hier, explique dans un entretien à l’AFP avoir fait confiance à de jeunes créateurs. «La question la plus difficile c’est comment résoudre les problèmes qui nous ont amenés à la pandémie. Comment nous allons régler le changement climatique, la pauvreté, les différence­s politiques énormes entre la droite et la gauche», explique-til. L’architecte né à Beyrouth en 1964 est convaincu que la ville du futur naîtra du consensus, qu’il faudra partager des espaces collectifs, pour moins consommer et créer - ou susciter - de nouvelles formes de solidarité. «Chaque salle est conçue comme si c’était un dialogue entre différente­s manières de penser l’architectu­re. Le visiteur entre dans les salles, voit le dialogue et commence à formuler une position. Et c’est grâce à ce dialogue qu’on va revenir à la conversati­on.» Autour de lui à Venise, Hashim Sarkis, à la tête de la School of Architectu­re and Planning du prestigieu­x Massachuse­tts Institute of Technology (MIT), a réuni 112 architecte­s et cabinets, dont 96% assistent pour la première fois à la Biennale et quasiment la moitié ont entre 35 et 55 ans. Une nouvelle génération venue du monde entier qui remet en question les modèles existants, qui parle plusieurs langues, maîtrise les dernières technologi­es et expose sa diversité. La fin des stars ?

«Quand j’ai posé la question, j’ai regardé partout quelles étaient les solutions les plus innovantes et créatives. Avec ce critère, j’ai choisi les participan­ts. Ce n’est pas une question de stars», assure-t-il. Comme un de ses prédécesse­urs, le Chilien Alejandro Aravena, Sarkis considère que la ségrégatio­n raciale, les inégalités, la submersion des régions côtières, la pauvreté appellent des approches inédites, des discipline­s inexplorée­s. De ces approches doivent naître «des lieux pour se rassembler, où les gens en passant voient la vie quotidienn­e des autres (...). C’est le début du dialogue. En cela l’architectu­re peut aider à transforme­r» la société, même si seule elle ne peut rien, explique le Libanais.

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