El Watan (Algeria)

Le Front Polisario exhorte le Conseil de sécurité à mettre fin au statu quo

- R. I.

Le Conseil de sécurité de l’ONU (…) doit cesser son sport favori qui est de se cacher derrière la personne de l’envoyé personnel pour le Sahara occidental, tout en laissant s’éterniser le statu quo imposé par le Maroc et ses alliés depuis 1991.» C'est ce qu'a déclaré le représenta­nt du Front Polisario en Europe, Oubi Bouchraya Bachir, dans un entretien vendredi au média russe Sputnik, relayé par l'APS. Il a rappelé que le Front Polisario a accepté, fin avril, la nomination de Staffan de Mistura, ex-envoyé spécial sur la crise en Syrie en 2014, au poste d'envoyé personnel du secrétaire général de l'Organisati­on des Nations unies (ONU) pour le Sahara occidental. Décision qui intervient deux ans après la démission de l'ancien président allemand Horst Köhler de son poste d'envoyé spécial et l'échec de plusieurs tentatives de lui trouver un successeur. Il a observé que «durant les 30 dernières années, ce qui a provoqué l’échec» de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisati­on d'un référendum au Sahara occidental, ndlr) et de tous les envoyés personnels est l’approche erronée du Conseil de sécurité qui consistait à gérer le conflit mais pas du tout à le résoudre». L'appel du Front Polisario intervient dans un contexte marqué par la reprise des combats le 13 novembre 2020, suite à la violation par l'armée marocaine de l'accord de cessez-le-feu de 1991 en agressant des civils sahraouis qui manifestai­ent pacifiquem­ent dans la zone démilitari­sée d'El Guerguerat. Cette agression remet sur la table l'échec de la Minurso quant au règlement du conflit. Pour Oubi Bouchraya Bachir, «l’accord de cessez-le-feu de 1991 est mort et définitive­ment enterré par l’interventi­on du 13 novembre 2020 des Forces armées royales (FAR) au passage frontalier d’El Guerguerat, situé dans la zone tampon démilitari­sée». Cela dit, «le Front Polisario, qui a repris le chemin de la lutte armée, est toujours disposé à s’asseoir autour de la table des négociatio­ns pour trouver un règlement pacifique au conflit par l’organisati­on d’un référendum d’autodéterm­ination conforméme­nt aux résolution­s du Conseil de sécurité qui a créé la Minurso dans ce but». En revanche, «il est hors de question d’accepter de conclure un nouvel accord de cessez-le-feu avec le Maroc s’il n’émane pas d’une nouvelle démarche sérieuse et active du Conseil de sécurité pour la résolution définitive de ce conflit». Et d'indiquer : «A défaut, le Front Polisario continuera la lutte armée jusqu’à la libération totale de son territoire, conforméme­nt au droit internatio­nal qui garantit à tous les peuples le droit de l’usage des armes à des fins de décolonisa­tion.»

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