Logiquement pour sortir, il faut d’abord rentrer
Difficilement, le régime a réussi à mettre fin au hirak, à coups de lois, de répression et d’arrestations de masse, de propagande et de menaces, refermant une longue parenthèse de 118 semaines, record qui reste mondial. Pour autant, en arrêtant les empêcheurs de reconduction, du nouveau partage de la rente et du clientélisme pour continuer à ronronner autour d’élections, APN et vote à main levée, est-ce bien grave ? En réalité, le hirak, mouvement spontané, avait perdu de sa nature en devenant périodique et attendu, banalisé dans la permanence alors que toute sa force venait de son imprévisibilité, venant de nulle part pour s’accaparer le champ politique. Techniquement, il n’avait pas vocation à durer mais à surgir comme un orage, tel qu’il l’a fait en 2019, sur un refus, celui du 5e mandat, comme il pourra à nouveau le faire sur une mauvaise loi, un acte de népotisme, de hogra ou n’importe quelle atteinte à la démocratie et à la dignité, ce qui le rendra à sa juste valeur, on ne sait pas quand il va surgir, on ne sait pas où il va marcher. La fin du hirak n’est pas la fin de la contestation mais celle d’un cycle. La lutte naturelle pour un pays plus juste, plus démocratique et plus prospère va prendre d’autres formes. Signe des temps, l’ONM, inarretable Organisation des moudjahidine, insiste encore et vient à nouveau de demander à ce que le FLN prenne sa place dans un musée pour que ce sigle historique revienne à tous les Algériens. Le Président, ayant encore besoin de ce parti, n’a rien dit et il faudra attendre les résultats des élections, truquées ou pas, pour savoir ce qu’il y a lieu de faire. Pour le reste, l’attentisme et le recul ne sont pas forcément des positions de faiblesse. Aux dernières nouvelles, Ali Haddad avait réussi à obtenir 124 projets d’Etat et 452 prêts bancaires pour un montant de 2000 milliards de dollars. A qui vont-ils être octroyés dorénavant ? C’est le travail à faire, trouver les nouveaux Haddad. Sortir, après, en automne il fera meilleur.