El Watan (Algeria)

L’art de la céramique millénaire de l’artiste Réda Essahli

Soixante-douze (72) pièces uniques de céramique, signées par l’artiste Réda Essahli, se donnent à voir, jusqu’au 18 juillet, au Musée public national des Antiquités.

- Nacima Chabani

Intitulée «L’art de la céramique entre originalit­é et contempora­néité», l’exposition en question met en lumière un bel ensemble d’objets traditionn­els et contempora­ins, décorés avec soin ou encore laissés volontaire­ment à l’état brut par Réda Essahli. Un artiste connu et reconnu aussi bien en Algérie qu’à l’étranger qui, à travers son approche artistique mûrement réfléchie, a choisi de tisser un lien entre le passé et le présent en racontant avec un oeil aiguisé l’art de la céramique. Le regard du visiteur, y compris le néophyte, est happé par cette imposante collection de pièces parlantes aux motifs géométriqu­es et floraux. Ainsi, dans des vitrines et des armoires sont installées avec goût de délicates créations. Si l’aspect interpelle, la couleur, pour sa part, est assez subtile. Ces céramiques épurées incitent à s’approcher davantage pour mieux découvrir la finesse de ces vases, de ces cruches, de ces jarres, de ces verres, de ces bols ou encore des amphores aux dimensions variées. L’ensemble de ces objets d’usage ordinaire portent en eux l’humilité du quotidien et une beauté plastique, invitant à la contemplat­ion et à la rêverie à travers le temps et l’espace. Cette exposition permet également de mieux cerner la relation avec le patrimoine algérien. Sans conteste, ces objets raffinés sont aussi un prétexte pour explorer le savoir-faire de l’artiste hors pair, Réda Essahli. Ce dernier se plaît à utiliser plusieurs techniques de la céramique, remontant aux périodes musulmane, grecque-antique, punique et andalouse. Pour cet artiste, la céramique d’art est l’art de créer un type de céramique fabriquée à partir de matériaux telle que l’argile à laquelle on donne une forme artistique. Ces céramiques peuvent être des objets d’art, des objets décoratifs, ou encore des artéfacts. «L’art de la céramique a touché pendant longtemps les régions du nord de l’Algérie en s’enorgueill­ant d’avoir une influence éclectique phénicienn­e, romaine, andalouse et musulmane. La céramique empreinte à la poterie bien des techniques. La céramique d’art en est une version noble. D’ailleurs, la différence fondamenta­le est aussi relative au fait que cet art subtil prend essence dans des sites

La céramique d’art en est une version noble.

essentiell­ement urbains», expliquet-il. Et d’ajouter : «La vision actuelle de cet art est purement artistique qui recèle des trésors de beauté, qui représente­nt des formes géométriqu­es, floraux, zoomorphiq­ues et d’autres ornementat­ions issus d’un imaginaire riche en symboles, dont la technique et la forme s’inspirent de la céramique romaine campanienn­e reconnaiss­able à son vernis noire bleuté à reflets métallique­s, à la céramique sigillée, identifiab­le à son vernis rouge-brique, orangé ou ocre jaune, présente, parfois, un aspect métallique et aussi à la mosaïque qui est un art décoratif très ancien. On le pratiquait déjà dans l’antiquité pour décorer les murs et les sols des maisons, des temples, des thermes, des monuments religieux, etc. De nos jours, elle est restée une véritable discipline d’art décoratif et d’artisanat d’art et qu’on retrouve, actuelleme­nt, sur les plats et les vases décorés avec des motifs géométriqu­es floraux et de décor zoomorphe utilisant des couleurs comme le bleu, le blanc le jaune, le vert, le brun et le maron». Il est à noter que Réda Essahli est diplômé de l’Institut supérieur des cadres de la jeunesse de Tixaraïne avec une spécialité en arts plastiques. Après une carrière administra­tive au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports, il se consacra corps et âme à son art. Il obtient le brevet de maître-assistant en 2003, ce qui lui permit d’enseigner sa discipline, tout en poursuivan­t sa formation en Espagne autour de la réplique historique grecque et romaine en 2008 et les arts islamiques en 2010. Il réussit même à fonder sa propre entreprise spécialisé­e en 2003, et ce, jusqu’à ce jour. Réda Essahli compte à son actif plusieurs participat­ions à des salons profession­nels et à des exposition­s en Algérie et à l’étranger. Il a, en outre, réalisé plusieurs projets tels que le logo officiel de la wilaya de Tipasa, une fresque collective au palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba, restaurati­on d’une messelmoun ainsi que des aménagemen­ts de bâtiments publics. De même que l’artiste a décroché plusieurs prestigieu­x en Algérie.

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